Groupe de travail sur l'économie de la contribution

 

GROUPE DE TRAVAIL 

ECONOMIE DE LA CONTRIBUTION

 

Dernières réunions de travail du groupe :

- Réunion de travail COMMUNS ET NOUVELLE PUISSANCE PUBLIQUE, du 14 janvier, en vue de la journée de travail du 30 au TGP de Saint-Denis.

 

- Vers  LE TRAVAIL se  substituant à L’EMPLOI : séance du 12 novembre 2015

 


 

Ce groupe de travail « Economie de la contribution », est une thématique au centre de nos préoccupations ; celle-ci a fait l’objet de plusieurs débats dans nos interventions publiques, dans nos publications et dans notre Manifeste 2010.- cf. www.arsindustrialis.org/manifeste-2010 

Ses objectifs, comme expliqué plus en détail ci-dessous, sont d’approfondir cette question avec d’une part des membres de l’association -  ceux-ci pourront, entre autres, nous faire bénéficier de leurs expériences dans des pratiques « contributives »-, et d’autre part avec des personnalités externes auxquels nous faisons ponctuellement appel pour confronter leurs points de vue avec les résultats de nos travaux.

Depuis la première réunion tenue en novembre 2010, les thématiques suivantes ont fait l’objet d’échanges de vue :  

  • Finance contributive
  • Economie de la contribution : libre et durable , avec la participation de Thanh N’Ghiem et de Bastien Sibille
  • Travail/revenu/fiscalité avec la participation de Jean-Marie Monnier et Carlo Vercellone 
  • Monnaie/dette : paix monétaire et financière au sein de la zone euro, avec la participation de Maurizio Lazzarato et Pierre Sarton du Jonchay
  • Innovation  comme pharmacologie positive au-delà de la logique économiste, avec Jean-Paul Karsenty
  • Propositions pour le financement d'une croissance durable et soutenable, avec Michel Aglietta et Cédric Ringenbach
  • Economie de la contribution et transition énergétique, avec Rémy Besnard (CEA et Energies Alternatives), Cédric Rinchenbach (The Shift Project), Thierry Verstraete (ESC Rennes) /Marc Potel (BPCE)
  • L'impératif de l'efficacité énergétique, avec Skip Laitner, économiste américain, proche de Jeremy Rifkin, et Maurice Sanciaume (Agilent technologies) 

Depuis 2014, nous  nous sommes  concentrés sur les  questions du Travail,  de l’emploi et des revenus de base  et du  revenu  contributif ainsi  que les  conséquentes  induites  pour  la  création de valeur en  rapport avec  la  révolution numérique et l’impact des plateformes numériques globalisées ; cela  a donné lieu aux  séances suivantes ayant pour Thématique Vers le travail se  substituant à l’emploi  :

  • Travail, revenu,  fiscalité ,  avec J.E. Hyafil, Jean-Marie Monnier et Carlo  Vercellone , le  20/06/2014

Lien enregistrement : (à retrouver)

Revenu contributif /  travail  contributif : dispositifs de reconnaissances ;  évaluation  et  prix  hors  marché,  sans  personnalités extérieures  

Valeur, Prix, Création de valeur, Dissociation travail/ revenu ,  avec Paul  Jorion, François-Xavier Petit le 21/03/2015

Lien enregistrement : 

Revenu de base et  revenu  contributif : leur  légitimation  respective, - y  compris celui  des intermittents - face au travail de la machine  remplaçant  le travail  humain,  avec Jean-Eric  Hyafil  et  François-Xavier  Petit, le 23/06/2015

https://www.youtube.com/watch?v=FtNReXOdKww&feature=youtu.be

QUELQUES PRECISIONS SUR CE GROUPE DE TRAVAIL 

Ars Industrialis n’a cessé, à travers ses publications, ses débats au théâtre de la Colline, ses divers séminaires, sa participation à divers colloques, ses interventions dans des émissions de radio et de télévision, de forger et de faire connaître des propositions théoriques et pratiques sur les conditions permettant de faire évoluer le mode présent d’organisation industriel de producteur-consommateur vers une économie de la contribution, susceptible de mettre fin à une prolétarisation généralisée de moins en moins soutenable, que ce soit psychiquement, politiquement ou économiquement. 

Dans notre Manifeste 2010,  nous soulignions que la crise en cours n’est pas simplement financière : il s’agit de la fin d’une organisation économique et industrielle qui a marqué le XXè siècle, que nous caractérisons comme consumériste ;  celle-ci a atteint ses limites en soumettant le devenir des systèmes sociaux au devenir du système économique, lequel a une emprise de plus en plus totale sur le système technique[1]

De plus en plus nombreux sont les instances publiques et les économistes  remettant en cause les doxa néolibérales qui nous ont mené à cette faillite et à l’impasse présente avec les politiques de réductions budgétaires publiques : c’est par exemple le cas du rapport de l’ONU dit Rapport Stiglitz [2], lequel  reconnaît que nous n’avons pas seulement à faire à une crise financière, mais à une crise du système économique et de ses pratiques, ainsi que du Manifeste des économistes atterrés de septembre 2010[3] et les propositions réalisés par des économistes européens  "EuroMémorandum 2013" -www.euromemo.eu.

Dans notre manifeste de 2005, nous posions que le système consumériste atteindrait rapidement ses limites d’abord parce qu’il ruinait l’énergie libidinale, c’est à dire le désir, en le captant de façon destructive. Nous posions que le capitalisme est comme toute économie un stade de ce que Freud avait appelé l’économie libidinale, mais qu’à la différence des stades précédents, celui-ci conduit à l’épuisement de l’énergie libidinale elle-même. Cette thèse est désormais largement attestée, partagée et éprouvée par tout un chacun, qui constate le devenir pulsionnel et addictif de la consommation souvent en soi-même. 

Or, la révolution numérique a fait émerger un nouveau type d’économie industrielle qui reconstitue une économie libidinale, c’est à dire un dispositif d’investissements dans des objets de travail et de socialisation : l’économie contributive est en cela précisément une économie libidinale, et elle se caractérise par un nouveau type de comportements individuels et collectifs, celui qui caractérise la figure d’un contributeur affilié à un réseau (qui n’est pas nécessairement électronique mais toujours social).

 Cette nouvelle forme d’économie, nous l’entendons en tant que :

nouvel horizon en matière de développement économique et social ainsi que territorial, remettant en cause en particulier l’hégémonie des finalités de valorisation du capital et des formes de domination exercées par  les tendances de plus en plus marquées à la fragmentation du travail salarial et de l’existence individuelle ;

régénération de nos désirs, c’est à dire de nos investissements[4], suscitant une autre forme de perception[5] en remettant en cause le primat de l’homo oeconomicus [6] et la « servitude volontaire »[7] et réhabilitant le bien commun et les processus délibératifs et démocratiques ;

reconstitution des formes de savoirs – savoir faire, savoir vivre, savoir théoriser – qui ont été détruites par le processus de prolétarisation et de désapprentissage auquel a conduit une socialisation des technologies exclusivement mise au service de l’augmentation des plus value au détriment de la qualité du travail et des résultats du travail [8] [9];

refondation des conventions comptables micro et macro-économiques et d’indices sociaux

Dans cette perspective, les prochaines  séances seront  centrées sur les questions suivantes

- la poursuite de nos réflexions  et propositions  sur  le  revenu contributif ,  en  particulier sur  les  aspects  suivants :  l‘institutionnalisation  du travail contributif , la création de valeur et monétisation des projets, les  droits  au  revenu dans  le cadre d’une, nouvelle politique de  distribution permettant  d’atténuer  les  inégalités (15),  le  revenu contributif comme  facteur de lutte en faveur de  la négentropie  ,  les modes de  financement de ces  droits  au  revenu (16) et (17)

ce que nous entendons par  Nouvelle Puissance Publique , en tant que processus de construction mettant en priorité l'intérêt commun et le devenir sur le long terme , en tant  que mode d'organisation entre les sphères publiques et privées , et en tant qu'objectifs pour l'émergence d'une politique industrielle basée sur un nouveau type de croissance, sur l'intelligence collective et les réseaux contributifs open data
- l’importance d’une prise  en  compte en particulier des nouveaux  « communs » résultant de la  révolution numérique comme facteurs de développement de l’économie  de la  contribution
(18) et (19)

Ces  séances sont organisées en présence de  quelques  membres d’Ars  Industrialis et de  deux  ou  trois  invités ;  seul un nombre limité de participants permet d’engager un dialogue constructif. 

la séance est enregistrée et diffusée sur le  site au  sein  de l’atelier de manière  à  être  accessible à  toute personne intéressée par  le  sujet..

Les personnes souhaitant apporter leurs commentaires et propositions peuvent le  faire en  adressant un mail à Arnauld de  L’Epine : arnauld.delepine@sfr.fr 

 

ARCHIVES DU GROUPE DE TRAVAIL :

Enregistrements audio des séances de l'atelier

Intervention de Bernard Stiegler lors de la séance du 6 Novembre 2010 (video)

Intervention de Bastien Sibille : Entreprises à sources ouvertes

- monnaie et dette, séance du 17 décembre 2011 : paix monetaire et financiere au sein de la zone euro

- Innonation comme pharmacologie positive au delà de la logique économiste : séance du 4 février 2012

Propositions pour le financement d'une croissance durable et soutenable : séance du 20 mars 2012

- Energie contributive : séance du 19 mai 2012

 

- Efficacité énergétique : séance du 28 janvier 2013

[1] cf. B. Stiegler , ce qui fait que la vie  vaut la peine d’être vécue, De la pharmacologie, Flammarion, 2010, p.163

[2] cf. Le rapport Stiglitz, Pour une vraie réforme  du système monétaire et financier international, éd. LLL Les liens qui libèrent, 2010, p.32

[3]http://www.assoeconomiepolitique.org/?article140.

[4] cf. Yves Citton, L’avenir de nos humanités, Economie de la connaissance ou cultures  de l’interprétation, La Découverte, 2010, p.47

[5] cf. Deleuze, cours  du 24 Janvier 1984 disponible  sur le site « la voix de Gilles Deleuze » , http://www.univ-paris8.fr/deleuze

[6] Frédéric Lordon, La crise de trop, Fayard, 2009, pp.115-117

[7] Frédéric Lordon, Capitalisme, désir et servitude, La Fabrique, 2010 p.30

[8] cf. Richard Sennet, Ce que sait la main, la culture de l’artisanat, Albin Michel, 2009

[9] cf. Gilbert Simondon, Du mode d’existence des objets techniques, Aubier, 1989

[10] cf. Amartya Sen, Un nouveau modèle économique, Odile Jacob, 2000 et L’idée de justice, Flammarion, 2010

[11] cf. site Ars Industrialis, Manifeste 2010

[12]cf. Maurizio Lazzarato, Expérimentations politiques, Ed. Amsterdam, 2009 , p.168 : « nous avons besoin de temps comme matière première fondamentale ».

[13] cf. Vocabulaire sur le site Ars Industrialis

[14] cf. Laurent Gadin, Les entreprises sociales, Revue du Mauss, 15 Mars 2010, http://www.journaldumauss.net/spip.php?article664

(15) cf.  Alain  Supiot, La Gouvernance  par  les  nombres,  Fayard,  2015

(16) cf. Bernard Stiegler, La  Société  automatique,  T.1 L’avenir  du travail , Flammarion, 2015; 

(17) cf. Bernard  Stiegler,  entretien avec Ariel Kyrou, L’emploi  est  mort, vive  le travail,  Mille  et Une  nuits, 2015, 

(18) cf. Le retour des  communs, La  crise  de l’idéologie propriétaire, s/dir.  Benjamin  Coriat, Les  Liens  qui  Libèrent, 2015

(19) cf. Michel Bauwens, Sauver le monde, vers  une  économie post-capitaliste avec  le peer-to-peer, Les  Liens  qui  Libèrent, 2015

Fichier attachéTaille
11.04.07.entreprises_sources_ouvertes_v1-1.pdf198.32 Ko