association internationale pour une politique industrielle des technologies de l'esprit
En registrements des débats du 15 janvier 2011 à La Colline avec Christian Fauré, Frédéric Worms, Bernard Stiegler
Le soin est au cœur de la nouvelle question économique et industrielle s’il est vrai que, comme l’indiquait l’un de nos séminaires, « économiser signifie prendre soin » http://www.arsindustrialis.org/seminaire-trouver-de-nouvelles-armes-de-p....
La séance précédente d’Ars Industrialis http://www.arsindustrialis.org/techniques-de-soi-enregistrements-des-deb..., préparée par l’atelier Techniques de soi http://www.arsindustrialis.org/atelier-des-techniques-de-soi, a montré qu’il n’est pas possible de questionner le soin – ce que l’on appelé aussi en anglais Care et en allemand die Sorge – en ignorant les pratiques et techniques de soi qui constituent les cultures et les civilisations, notamment celles de l’Antiquité, et qui forment l’horizon de la skholè et de l’otium.
C’est la technicité – et la facticité – de l’existence qui, comme situation d’ambivalence primordiale (celle que narre Hésiode dans la Théogonie quant au rapport des mortels au feu, ainsi que l’analysent Marcel Detienne et Jean-Pierre Vernant dans La cuisine du sacrifice, nef Gallimard 1979), impose de prendre soin (du feu et de ceux qui vivent dans le foyer). Il faut prendre soin, take care, parce que l’existence est « pharmacologique » : constituée par l’ambiguïté des pharmaka qui trament un monde et des relations entre ceux qui n’y vivent que dans cette mesure qui est une démesure (une violence).
Or, le développement contemporain – et fulgurant – des technologies relationnelles constitue un contexte absolument nouveau qui impose d’interroger explicitement la façon dont on peut et dont on doit aujourd’hui penser le rapport entre soin et relation, Donald Winnicott constituant sans doute ici une référence première – où l’objet transitionnel apparaît en outre comme le premier pharmakon.
C’est dans la suite de notre séance du mois de juin, consacrée aux techniques de soi, que nous accueillerons Frédéric Worms, auteur de "Le moment du soin", PUF 2010. La séance sera introduite par Christian Fauré, et conclue par Bernard Stiegler.
Ainsi préparerons nous la séance qui sera elle-même consacrée aux technologies relationnelles, à l’écologie relationnelle et à l’économie relationnelle comme aspects majeurs de la question contemporaine du soin.