Réunion publique du 07/01 au TGP de Saint Denis : Economie, écologie, anthropie et néguanthropie

Le programme de développement sur le territoire apprenant contributif de l'établissement public territorial de Plaine Commune qu'ArsIndustrialis a engagé aux côtés de l'Institut de recherche et d'innovation ambitionne de participer à la configuration d'une macro-économie fondée sur la valorisation systémique de ce que nous appelons la néguanthropie - laquelle est conçue comme nouvelle critériologie des valeurs économiques et sociales, et dans le cadre d'une néguanthropologie. Cette position très hétérodoxe s'appuie sur trois sources :

  • une reprise de la lecture des Grundrisse de Karl Marx, telle qu'elle a été impulsée en France par Toni Negri après son interprétation par le mouvement italien dit opéraïste, 
  • une interprétation du concept de capacité d'Amartya Sen à la lumière de cette lecture,
  • une interprétation à partir de ces deux références des thèses avancées par Nicholas Georgescu Rœgen.

Le revenu contributif est la base de l'économie contributive, à la fois comme

  • principe de redistribution de gains de productivité en vue de la formation de savoirs - vivre, faire et conceptualiser - afin de produire des bifurcations néguanthropiques, seules capables de percer l'horizon bouché de l'Anthropocène,
  • formation d'un savoir d'achat sachant valoriser cette production,
  • valorisation systémique de la néguanthropie visant à limiter l'augmentation soudaine de l'entropie thermodynamique et "informationnelle" qui est générée par l'anthropisation totale de la biosphère - ce dont résulte ce que l'on appelle de nos jours l'Anthropocène.

Nous mettons des guillemets à "informationnelle" comme qualificatif de l'entropie parce que nous posons que les concepts d'entropie et de néguentropie, transférés tels quels de la thermodynamique vers les champs des technologies de l'information et de la cybernétique, ne sont pas satisfaisants. Le but de la néguanthropologie est de les considérer du point de l'anthropie et de la néguanthropie que le concept d'exosomatisation d'Alfred Lotka rend pharmacologiquement possibles.

Georgescu Rœgen conçoit l'exosomatisation du point de vue de ce qu'il nomme d'une façon généralement mal comprise une bio-économie. Cette bio-économie, telle qu'elle vise à économiser l'augmentation du taux d'entropie, c'est à dire à la différer, ne thématise cependant pas la dimension pharmacologique des organes exosomatiques - dimension qui rend impossible un simple transfert du concept d'entropie dans le champ de l'économie.

Dans la situation anthropique à la fois écologiquement insoutenable et insupportable économiquement aussi bien que socialement, et dans le contexte de la trumpisation en cours des relations internationales, il convient d'avancer les éléments fondamentaux d'une alternative macro-économique pacifiquement négociable, et en la portant à l'échelle de ce que dans des travaux antérieurs, ArsIndustrialis a appelé l'Internation à partir des propositions avancées en 1920 par Marcel Mauss après la constitution de la Société des Nations (textes récemment republiés par les Presses universitaires de France sous le titre La nation).

En partenariat avec La Manivelle fondée et animée en Belgique par Jean-Claude Englebert, et pour approfondir les liens entre économie entendue comme limitation optimale des effets toxiques de l'exosomatisation et stimulation maximale de ses possibles vertus néguanthropiques, et écologie entendue comme science des milieux vivant autant que comme projet politique, Ars Industrialis vous invite à consulter l'enregistrement du débat qui s'est tenu le 7 janviers 2017 au Théâtre Gérard Philipe de Saint Denis en compagnie de :

Jean-Claude Englebert, économiste, élu, fondateur du mouvement la Manivelle

Jane Lecomte, écologue, Université Paris-Sud Orsay

François Sarrazin, écologue, Université Paris-Sorbonne

Bernard Stiegler Président d'Ars Industrialis