association internationale pour une politique industrielle des technologies de l'esprit
Les rétentions sont ce qui est retenu ou recueilli par la conscience. Ce terme est emprunté à Husserl ; mais les rétentions tertiaires sont propres à la philosophie de Bernard Stiegler.
Les rétentions sont des sélections : dans le flux de conscience que vous êtes vous ne pouvez pas tout retenir, ce que vous retenez est ce que vous êtes, mais ce que vous retenez dépend ce que vous avez déjà retenu.
L’espèce humaine, étant originairement constituée par sa prothéticité, dispose d’une troisième mémoire, ni génétique, ni épigénétique : le milieu épiphylogénétique, comme ensemble des rétentions tertiaires formant des dispositifs rétentionels.
Rétentions primaires. Celles-ci sont ce qui arrive au temps de la conscience, est ce que la conscience retient dans le maintenant du flux en quoi elle consiste). Ex. La rétention est la présence de la note passée dans une mélodie (par exemple le « si » n’est pas le même selon qu’il est précédée d’un « do » ou d’un « mi »).
Rétentions secondaires. Les rétentions secondaires sont les rétentions primaires qui sont retenues par votre conscience, étant entendu que celles-ci ne peut pas tout retenir.
Rétentions tertiaires. Ce sont les sédimentations (conscientes et inconscientes) qui se sont accumulées au cours des générations, et qui constitue de ce fait un processus d’individuation collective.
Les rétentions primaires (R1) sont le tout juste passé que vous retenez présentement, les rétentions secondaires (R2) sont les filtres par lesquels vous ne retenez pas tout, les rétentions tertiaires (R3) résultent de l’individuation technique, elles surdéterminent les deux autres ; si bien qu’on peut écrire : « R3 (R2(R1)) ».