L. Joffrin, Michel Onfray. Mon grain de sel...

Publié par sportnoy le 22 Septembre, 2015 - 16:59
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J'ai écrit ceci à Laurent Joffrin après son article sur Michel Onfray dans Libération du 15 septembre 2015.

Cher Monsieur,

Merci pour votre texte. J’en reprends ici de larges extraits qui correspondent à ma pensée. En gras, je souligne des façons de dire partagées par d’autres philosophes ou penseurs médiatisés qui cèdent à ce penchant de charger la gauche pour mieux se positionner en « pur » et en détenteurs de vérité au mépris des autres. « Seul contre tous «  pour se poser en héros unique, au risque d’un manque d’humilité et de respect ; à cette fin, dénigrer systématiquement les politiques, au lieu de considérer que ces derniers font du mieux qu’ils peuvent, à une époque donnée, avec leurs limites humaines, dans la réalité du monde, pas dans l’imaginaire toute-puissance.Le problème de tous ces messieurs belliqueux, me semble-t-il, est qu’ils sont aveuglés par le pouvoir qu’ils détiennent. Ils en perdent retenue et décence. Mais ils ne sont pas les seuls : les frondeurs et autres râleurs et dénigreurs de posture utilisent les mêmes ficelles idéologiques destinées à se donner le rôle avantageux, àse faire valoir, à occuper le devant de la scène le temps que sont répercutés par différentes voies leurs propos méchants.

 

Je vous cite, longuement, car je ne saurais mieux dire : « La tristesse vient de ce qu’on décèle désormais, dans les propos du philosophe, un simplisme polémique inquiétant, un ressentiment étrange envers les idées de gauche, un ralliement indirect aux obsédés de l’identité, un mépris des faits et une méchanceté brutale qui ressemblent plus à un règlement de comptes avec son ancienne famille qu’à une évolution intellectuelle intéressante. (…) A-t-il réfléchi au fait que la mise en cause systématique des «versions officielles», des «émotions médiatiques», des «discours dominants» est une modalité permanente de la rhétorique complotiste selon laquelle des forces obscures manipulent par définition la conscience publique ? (…)Même suggestion : la photo de l’enfant mort est une manipulation médiatique qui substitue l’émotion à l’analyse «fine, précise, argumentée, savante». L’ennui, c’est que cette idée de substitution ne repose sur rien. La position de ceux qui demandent l’accueil des réfugiés n’est pas seulement fondée sur des images ou sur l’émotion. Elle est, tout autant, appuyée par des analyses «précises, argumentées, savantes». On pense aux entretiens donnés par Patrick Weil, sociologue de l’immigration, Jean-Christophe Dumont, expert de l’OCDE, les animateurs des associations de défense des migrants, les responsables européens, à commencer par Jean-Claude Juncker, les chefs d’Etat comme Angela Merkel, les responsables du Haut-Commissariat aux réfugiés, ou encore des philosophes comme Jürgen Habermas ou des économistes comme Thomas Piketty. Onfray stigmatise un simplisme émotionnel qui n’existe pas. On peut contester l’analyse de ceux qui plaident pour l’accueil. Encore faut-il prendre en compte leurs arguments, lire leurs écrits, écouter leurs propos, au lieu de dénoncer, à tout hasard, telle ou telle photo, dans un leitmotiv anti-médias paresseux qui ne se fonde sur rien de tangible.

Onfray se lance ensuite dans une diatribe contre ceux qui taxent de «réactionnaires» la géostratégie, la démographie et l’histoire. Mais qui sont ces procureurs ? Nul ne le sait. Qui a qualifié la démographie ou l’histoire de «réactionnaire» ? Ni Libération, ni le Monde, ni la Croix, ni France 2, ni France Inter, ni aucune radio connue, qui diffusent souvent, de surcroît, des émissions historiques de bonne qualité. Y a-t-il une citation, un document, un article, qui vienne à l’appui de cette affirmation ? Dans un procédé bien connu, Onfray attribue à des adversaires qu’il ne nomme pas des propos idiots qu’ils n’ont pas tenus et qu’il lui est ensuite d’autant plus facile de réfuter. Les polémistes usent souvent de cet artifice, destiné à se donner le rôle avantageux de celui qui revient au bon sens et à l’intelligence face à la stupidité dogmatique de ses adversaires. Problème : Onfray est censé être philosophe. Pourquoi s’abaisse-t-il en usant d’une recette aussi éculée ? (…) «Nombre de questions sont devenues impossibles à poser», dit Onfray. Aimable plaisanterie : toutes les questions, dans quelque sens qu’elles aillent, sont posées toute la journée par les chaînes d’info, les sites internet, les journaux… »

 

Citation de Michel Onfray : « Le peuple français est méprisé depuis que Mitterrand a converti le socialisme à l’Europe libérale en 1983. Ce peuple, notre peuple, mon peuple, est oublié au profit de micropeuples de substitution… ». Avec pertinence, vous la reprenez ainsi : « La phrase «le peuple français est méprisé» est un pur anathème. Sur quoi repose-t-il ? Sur le virage de 1983 ? En quoi le choix européen adopté à cette époque traduit-il un «mépris du peuple» ? Ses deux principaux protagonistes, Pierre Mauroy et Jacques Delors, étaient d’origine populaire. Ils ont choisi cette politique parce qu’elle leur semblait la meilleure ou la moins mauvaise et non par mépris du peuple. On peut la contester, juger qu’elle était néfaste, dangereuse, antisociale, etc. Mais pourquoi psychologiser de la sorte cette décision qui serait fondée sur le «mépris de classe» ? Onfray stigmatise l’usage de l’émotion en matière d’immigration. Mais aussitôt, il recourt aux mêmes armes en expliquant que les artisans de la rigueur ne sont pas seulement dans l’erreur, mais qu’ils agissent par morgue ou par mépris, ce qui est faux, de toute évidence.

Mépriser le peuple… L’accusation est insultante, gratuite, arbitraire.Quant à la gauche de gouvernement, elle s’est efforcée, quoi qu’on en dise, d’améliorer la condition du peuple. Bien sûr, il s’agit de réformes partielles qu’on tient pour insignifiantes dès lors qu’on se place à des hauteurs philosophiques. Mais pourquoi juger négligeables le RSA, la CSG qui frappe tous les revenus, y compris ceux de l’épargne, les 35 heures, la couverture maladie universelle (CMU) ou bien le retour à la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler très tôt. Sont-ce des réformes «libérales» ? En aucune manière. Onfray s’en soucie d’ailleurs comme d’une guigne, rejetant dans l’enfer «libéral» toutes les politiques menées depuis 1983. Le grand échec de la gauche, c’est le chômage. Sa persistance tient-elle vraiment à un introuvable «mépris du peuple» ? « 

 

Michel Onfray semble effectivement « filer un mauvais coton ». Il importe donc de le stopper comme vous le faite en dénonçant ses erreurs pour qu’il se ressaisisse et tisse à nouveau mieux son coton. Par rapport à l’égarement de Nietzsche dans des rêves de toute-puissance et de surhumanité (faisant qu’il ait pu être récupéré par les nazis), Albert Camus avait dit : « Nous devons être les avocats de Nietzsche », pas seulement ses accusateurs compte tenu des qualités de l’homme. Comme vous, je pense aussi qu’ « Onfray est à coup sûr un homme sincère, (…) un esprit courageux qui n’hésite pas à braver les conformismes », un éveilleur de grande qualité. En cette volonté de plaider en sa faveur, je vais citer quelques extraits d’un autre échange (paru dans Le Figaro, le 24 mars 2015) entre le journal, Michel Onfray et François-Xavier Bellamy.

Il est clair, dans ce qui suit, que ses positions ne sont pas celles du F.N., qu’il les critique même, si toutefois il est conscient de ce qu’il dit :

Michel Onfray : « … Je ne suis ni conservateur ni réactionnaire. Contrairement à Alain Finkielkraut ou Éric Zemmour, je ne crois pas que nous puissions restaurer l'école d'hier ni même que ce soit souhaitable. Si je partage leur pessimisme concernant la destruction de la civilisation occidentale par le néolibéralisme qui dicte sa loi, je me distingue d'eux sur les solutions. On ne peut revenir en arrière, sauf à entrer dans une logique de dictature où l'on demanderait à un nouveau César de se couper totalement de l'Europe et du monde en restaurant les frontières. Cela ne me paraît ni possible ni souhaitable. La vérité cruelle est que notre civilisation s'effondre. Elle a duré 1 500 ans. C'est déjà beaucoup. Face à cela, je me trouve dans une perspective spinoziste: ni rire ni pleurer, mais comprendre. On ne peut pas arrêter la chute d'une falaise. François-Xavier Bellamy lui répond d’une façon très juste qui vient relativiser son radicalisme : « Je partage avec vous l'impression de voir une civilisation s'effondrer, et le sentiment que personne n'en a encore vraiment pris la mesure ; mais la sagesse ne peut pas être qu'un consentement résigné à ce qui advient! Nous pouvons encore décider, dans nos vies personnelles comme dans nos choix collectifs, de recevoir et de transmettre ce qui dans notre culture demeure fécond, et plus actuel que les faux progrès qu'on nous vend ».

Et plus loin, M. O.  : « Un tweet, s'il est bien fait, peut être l'héritier des aphorismes des moralistes du XVIIe siècle.Mais la durée du papillon n'est pas celle de la civilisation. La culture de l'instantané nous empêche de nous projeter dans l'avenir et de nous situer par rapport au trajet qui nous conduit de Constantin à nos jours.

F.-X. B. lui répond là encore avec une sagesse susceptible de calmer sa tendance aux jugements tranchés :« Toute l'histoire de la philosophie porte la trace des résistances que chaque époque a opposées à l'effort de la pensée. Chercher une pensée juste, c'est toujours rencontrer bien des obstacles, y compris en soi-même. Mais au-delà des sectarismes et de la médiocrité, qui ont toujours guetté les consciences, notre époque, fascinée par la vitesse, risque singulièrement de priver la réflexion du temps même qui est nécessaire à sa maturation. L'immédiateté du numérique est sans doute la forme la plus concrète de ce risque. L'aphorisme, écrivait Nietzsche, est fait pour être ruminé, longuement médité. Qui médite sur Twitter? »

 

Plus loin, d’autres propos de M. O. témoignent qu’il peut garder présent son talent salutaire même dans la polémique: « Depuis, l'idéologie issue du structuralisme a dévasté l'enseignement. Elle considère que la langue est déjà là, avant même notre naissance, hors de l'histoire! Dans ces conditions, plus besoin de l'apprendre… La théorie du genre procède également du structuralisme négateur d'histoire et de réalité: pas de corps, pas de sexe, pas de biologie, pas d'hormones, pas de testostérone, mais de la langue et de l'archive. Nous ne serions que des constructions culturelles. C'est de cette idéologie datée mais active comme un déchet nucléaire dont il faudrait se débarrasser ; ensuite, on pourrait poser la question du grec et du latin. Mais l'affaire est déjà pliée…

(Et plus loin encore) « On pensait que la sortie de l'ère religieuse verrait la naissance de l'«ère philosophique et positive» pour reprendre le vocabulaire d'Auguste Comte. Il n'en n’est rien. Les gens préfèrent toujours des mensonges qui les rassurent à des certitudes qui les inquiètent. Néanmoins, je crois qu'on assiste moins au retour du religieux qu'à l'avènement de l'islam. Je ne suis pas sûr que le judaïsme ou le christianisme se portent très bien.

Une civilisation se construit toujours avec une religion qui utilise la force.Si l'Église est tolérante aujourd'hui, c'est parce qu'elle n'a plus les moyens d'être intolérante. L'islam a aujourd'hui les moyens d'être intolérant et ne s'en prive pas. »

Et F.-X. B.de conclure : « Nous sommes vivants. Quelles que soient les circonstances, l'histoire n'est jamais écrite d'avance: le propre de la liberté humaine, c'est de rendre possible ce qui, en apparence, ne l'était pas ».

La morale de l’histoire : « Chercher une pensée juste, c'est toujours rencontrer bien des obstacles, y compris en soi-même. Mais au-delà des sectarismes et de la médiocrité, qui ont toujours guetté les consciences, notre époque, fascinée par la vitesse, risque singulièrement de priver la réflexion du temps même qui est nécessaire à sa maturation. » ; Michel Onfray devrait méditer ces propos de son interlocuteur au lieu de se laisser gouverner par sa pulsion du moment. Il dirait ainsi moins de bêtises en veillant à ne pas se laisser emporter par son élan. Verbalement, M. Onfray fait trop vite le coup de poing : pour asseoir son pouvoir, il utilise la force, comme les religions l’ont toujours fait, ce qu’il dénonce en leur cas. Qu’il se surveille donc pour se reprendre,  et mieux s’empêcher à l’avenir. Ceci étant dit, nous en sommes tous là, à devoir nous surveiller pour nous empêcher d’être « des beaufs » arrogants en nous reprenant sur la pente du mal d’omnipotence et de narcissisme. Tous et toutes nous devons sans cesse contenir nos parties primaires pour mieux nous comporter dans le sens de la justice et du respect. Tel est le travail sisyphien permanent que nous devons faire sur nous-mêmes pour être moins immatures et davantage responsables.

Bien à vous

SPL

Deux jours plus tard, après que M. Onfray se soit exprimé dans l’émission « On n’est pas couché », je lui ai adressé ce mail.

Cher Monsieur,

Une citation de Confucius disait à peu près ceci : « Mon véritable ami n’est pas celui qui me flatte mais celui qui me reprend lorsque je m’égare afin que je rectifie mon comportement ».

L’article de Laurent Joffrin (ainsi que mes commentaires) me semble de cet ordre : vous demander de vous reprendre alors que vous « filez un mauvais coton », sans le voir. Souvent, par soi-même, la personne ne « s’empêche » pas comme il le faudrait, par cécité égotique ; alors, elle a besoin d’autrui pour considérer son égarement, d’un autrui qui lui fait reproche, par amitié, afin qu’elle puisse redevenir lucide pour améliorer son comportement, réparer le mal commis, etc.

Je n’ai lu aucune haine dans les propos de Laurent Joffrin. Vos amis qui vous ont dit le contraire sont de mauvais conseil. Et puis, vous faire votre opinion sur ce que l’on vous dit, sans lire, ne « colle » pas avec ce que vous conseillez toujours à chacun afin de cultiver son libre-arbitre : « Lisez, lisez » pour savoir mieux ce dont vous parlez ; ne laissez pas à d’autres le soin de vous dicter pensées et conduites à suivre.

Bien à vous.

SPL

Dernier commentaire :

Il y a quelques années, j’avais écrit à un philosophe qui n’était pas M. Onfray  mais qui, comme lui, jouit d’une reconnaissance médiatique et d’un pouvoir certain auprès d’un large auditoire. Je lui avais dit la nécessité de la culpabilité comme sentiment permettant de se ressaisir, de se relever du mal d’omnipotence et d’égoïsme, dans lequel très vite chacun vient à déraper par cécité égotique. Dit d’une façon populaire : « souvent on ne se voit pas vu qu’on a le nez sur soi, qu’on est sans recul ». Ce que les psy nomment « position dépressive » ou encore « stade de l’inquiétude, du souci, de la responsabilité » rend compte de ce mouvement psychoaffectif permettant, grâce à une culpabilité éprouvée, de se comporter à nouveau dans le sens de la justice et du respect après l’avoir « oublié ». Ce philosophe, oubliant de penser avec sagesse, m’avait alors répondu ne pas être « coupable » assuré qu’il était d’être « responsable ».

Que l’on ait la volonté d’être responsable n’implique aucunement que l’on se comporte assurément de la sorte ; chacun fait des choses coupables, ce qui ne veut pas dire qu’on le soit, coupable. Il faut donc discriminer toujours entre l’être et le faire. Et lorsque l’on émet un reproche, cela doit ne concerner que le faire d’une personne. Alors en son être évolué, elle peut reconnaître le mal qu’elle a fait, le regretter, s’efforcer de réparer, de s’améliorer à l’avenir, etc. Telle est « la position dépressive » qui nous permet de nous relever après nous être égaré dans le pouvoir individuel et ses abus. Avoir la conviction d’être responsable, et pas coupable, est une façon de toujours garder le contrôle, la maîtrise, le pouvoir en somme. C’est par la perte et l’humilité, par le renoncement à nos défenses égotiques toutes-puissantes que nous sommes davantage dans le vrai de notre condition de vivants mortels aux prises avec le manque, l’imperfection, le doute, le bien et le mal, etc.

Michel Onfray. Mon grain de sel...

des critiques qui me rappellent celles de la "contre-histoire" de Michel Onfray par Jonathan Sturel ( https://www.youtube.com/channel/UCqg8-zeVI4Jq2aHPhpTABCA ) et sa derniere critique récente:

https://www.youtube.com/watch?v=wxDYF9FZRKk

Il n'oublie pas dans certaines vidéos d'énoncer certaines qualités de Mr Onfray y compris dans le fond et pas seulement sur sa faconde; mais même avec le peu de culture philosophique qui me caractèrise, et avant d'écouter Jonathan Sturel, je m'étais rendu compte que malgré son éloquence certains propos de Mr Onfray me deconcertaient, soit par un manque criant d'objectivité, soit en reprochant à certaines personnes ce qui pouvait se reprocher à lui même.

Ou tout simplement, la manière dont il parlera de telle personne une année et comment il en parlera l'année suivante comme pour Heidegger (mais j'aurais pu en citer d'autres), qui une année est représenté comme du  "vide" (ou du néant...) puisque de toute facon infréquentable, et l'année suivante on a le droit de s'appuyer sur son oeuvre pour faire sa critique....

(en même temps pour ce point précis et juste pour l'anecdote on pourrait faire la même critique pour les "chemins de la connaissance" de France Culture qui consacre une émission sur Carl Schmitt et questionne d'emblé son interlocuteur sur le faite que sa participation reconnu au parti Nazi rend "délicate la réception de sa pensée" ... alors que la semaine suivante une émission est dédiée à la métaphysique vue par Heidegger, sans que la présentatrice ne pose la même question...)

Evidemment et à mon humble avis je suspecte le système médiatique de l'utiliser pour "donner la voix" aux esprits "intellectuels" qui comme le reste du "peuple" ressentent ce sentiment de "ne pas être entendu" et de se sentir spectateur plutôt qu'acteur de leur vie, ce qui permet à la fois de "dégonfler" les initiatives personnelles, circonscrire ce qui doit être dit sur les sujets délicats quite à faire des amalgames pour mieux rassembler les pensées farouches, et en profiter également pour mieux analyser les comportements de celles ci à travers les commentaires qu'elles laisseront sur le réseau afin d'agrémenter l'ingénierie sociale... quelle gachie au vue des qualités de cette personne par ailleurs.

... le pire étant sans doute que Mr Onfray semble une véritable caisse de résonnance du profil schyzophrène ou en tout cas bipolaire qui a tendance à se généraliser : on va l'entendre faire un méa culpa et exprimer le regret qu'il a eu de s'être trop occupé de lectures et de critiques parfois stériles ou considérées comme une perte de temps au détriment de celui qu'il aurait pu consacrer au soin de ses proches, à la contemplation... ; l'année suivante on va ensuite l'entendre vociférer contre le système politique sous l'emprise de l'actualité, du language à la "twitter"  et du buzz que demande le systeme marchand au moment de la vente d'un livre, avis qui  ici de par son caractère virulent et sans nuance exprimé plus comme une sentence , un jugement, qu'une véritable critique argumentée sera d'autant plus facilement repris par l'armée de la violence et de la division, ou de la gouvernance "par le chaos".

Ne pas s'empêcher

Merci, Monsieur, pour votre commentaire. Demeure dans un comportement double, au stade paranoïde-schizoïde disent les psys., toute personne qui ne s'empêche pas d'exercer le pouvoir par souci d'égalité, de justice et de respect, en d'autres termes toute personne qui oublie de pratiquer régulièrement le stade de l'inquiétude, dit aussi stade de la responsabilité, ou position dépressive (car à ce stade on perd ses certitudes et son omnipotence). A qui est donné d'emblée le pouvoir (intellectuel, médiatique ou autre), il est difficile de renoncer, de se surveiller, de rester dans l'humilité, le doute, la retenue, de s'empêcher d'être dans l'abus. L'ivresse du pouvoir dont jouit "la vedette" vient redoubler sa difficulté à s'autocritiquer compte de l'angle mort résultant toute observation subjective de soi. D'où notre besoin d'autrui, de son regard en position différente susceptible de nous éclairer sur ce que l'on fait d'irrespectueux et d'abusif.

Cordialement

SPL