A propos de la conférence « Logiciel libre et économie de la contribution : le temps de la déprolétarisation » du 6 mars 2010 de

Publié par agirardot le 17 Mars, 2010 - 15:42
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Quelques réflexions suite au visionnage de la conférence « Logiciel libre et économie de la contribution : le temps de la déprolétarisation » du 6 mars 2010 dernier.

Tout d’abord, en préalable à toute analyse concernant la prolétarisation et/ou la déprolétarisation, et puisque nous induisons ici une réflexion à propos de l’industrie, des moyens de production et de la place qu’y prend le travail humain, j’aimerai porter l’analyse sur la machine.

En effet, et bien que la division du travail, qu’il soit ou non manuel, peut se passer de mécanisation (les nombreux sites de productions de masse d’outils en pierres taillées du néolithique en témoignent), il convient de rappeler que c’est l’industrie moderne qui utilise massivement la mécanisation/automatisation pour remplacer l’outil, et ce pour tous types de production. Ainsi, quand nous parlons de « révolution industrielle », nous devrions à mon sens parler de « machinisation industrielle ».

Aussi, avant de comprendre la place de l’homme dans un monde massivement machinisé, nous devrions tenter de comprendre précisément ce qu’est une machine.

De même, comme il a été souligné dans la conférence, que le projet de machine à calculer a existé à l’état conceptuel bien avant que la technologie permette sa construction, le concept de machine a préexisté à sa construction.

Il semble que ce soit les grecs de l’antiquité qui, les premiers, aient donné un concept clair de ce qu’est une machine. Le mot « mekané » signifiait tout autant un piège, une stratégie guerrière et le spectacle. Homère, en relatant la guerre de Troie, réalise ainsi une machine à l’aide de son récit. Celle-ci ayant pour but de mettre en œuvre une stratégie politique – l’unification des cités grecques autour d’Athène et d’un ensemble de valeur « communes » -, et nous savons que la guerre, c’est de la politique par d’autre moyens. Et son génie réside dans le fait que sa machine est réellement un piège par sa nature spectaculaire : en exaltant les valeurs héroïques du peuple grec, en le montrant uni dans un même objectif en faisant le siège de Troie, Homère dit clairement que l’unification autour d’Athène est possible et même enviable. Et comme pour souligner où réside vraiment la supériorité des valeurs athéniennes sur toutes les autres, ce ne seront pas, au final, les valeurs héroïques qui permettront de vaincre, mais bien la construction d’une machine au sens strict du terme cette fois. C'est-à-dire un cheval de bois assez grand pour contenir un commando, laissé sur une plage supposée désertée par les grecs. Les troyens ne la feront pas entrer dans leurs murs parce que c’est un cadeau qu’on leur a fait, ils pensent que les grecs ont fait un cadeau à Hermes et que la place du cheval est dans le temple d’Hermes, à Troie. Or nous savons bien que le théâtre grec, une autre forme de la machine, tourne essentiellement autour des thèmes mythologiques qui sont le ciment de l’unité de la cité et doit être, dans le projet d’Homère, le ciment de l’unité grecque. C’est donc en jouant un spectacle grandeur nature aux troyens que les grecs on vaincus.

Les trois définitions de la machine sont présentées dans le récit tout autant que dans le livre lui-même : piège, stratégie, spectacle. Et pour produire le livre, - il a fallu qu’il le soit un grand nombre d’exemplaires -, il a fallu organiser une chaîne de production. Et on peut supposer qu’une certaine forme de division du travail a dû être organisée dans ce but puis que l’homme fait cela depuis qu’il fabrique des outils.

Ainsi donc, nous avons ici une machine reproduite en grand nombre d’exemplaire pour être mise dans les mains du plus grand nombre afin que le but de sa réalisation puisse être actualisé. C’est aussi sous la forme du théâtre que l’œuvre d’Homère s’est répandue au sein de la population.

 

Guy Debord, dans la Société du Spectacle, nous montre bien à quel point le Spectacle est une machine, que le travail humain n’est utile que dans la mesure où il est le Spectacle et permet au producteur d’être acteur du Spectacle tant par sa production que par la consommation des objets spectaculaires qu’il produit. Ainsi la boucle est également bouclée. En fin de compte, le Spectacle n’est qu’une autre forme de la Machine, plus aboutie, plus totale, plus absolue.

Evidemment, il est clair que le Spectacle, et la forme de production séparée qui lui est ontologique, nécessite une division du travail, mais également une machinisation de celui-ci car le Spectacle est aussi ontologiquement lié à sa production/consommation de masse. C’est là que la mécanisation/automatisation des moyens de productions en ont fait des machines au sens développé plus haut.

Cette machinisation, à mon sens, est aussi une mécanisation/automatisation tout autant de l’outil de production que de le l’homme qui le sert. Ici s’est opérer un glissement, ce n’est plus l’homme qui se sert de l’outil, il devient le rouage d’une machine/outil plus grande que lui qu’il sert en vendant son temps.

Le capitalisme, en tant qu’accumulation, est accumulation de spectacle, nous dit-il. Mais il ne peut accumuler que ce qui est séparé. C’est pourquoi l’homme, dans cette machine, perdant sa singularité, est réifié, et accepte de l’être en étant faussement réuni dans l’accumulation généralisée du capital. Cette accumulation n’est autre qu’une sérialisation du même objet. C’est ce processus de sérialisation qui est le cœur de la Machine spectaculaire.

L’avènement de l’ordinateur, machine autant qu’outil de production du savoir et du spectacle, est un objet dual. Sa mise en réseau l’a rendu plus spectaculaire encore, ainsi que sa montée en puissance permettant la numérisation du monde. C’est tout autant la machine/outil de l’achèvement spectaculaire de l’accumulation que l’outil/automate de son émancipation sous certaines conditions.

Prenons l’exemple des réseaux sociaux. Il semble, depuis leur avènement, qu’un vent de liberté d’expression et d’extension planétaire des relations humaines souffle sur le monde. Certes, ils permettent de mettre rapidement en circulation les informations. C’est aussi une machine au sens où c’est aussi le lieu de la plus grande analyse comportementale qui n’ait jamais eu lieue. Pour beaucoup de nouveaux venus sur Internet, les réseaux sociaux sont liés à l’Internet. Pourtant tous les utilisateurs de longue date savent très bien que la grande conversation dont parle John Perry Barlow dans « Déclaration d’indépendance du cyberespace » est liée à l’Internet depuis sa création par des protocoles et des applications qui ont toujours été gérés de façon transversale et hierarchique. USENET en est le plus bel exemple. IRC également. C’est par leur biais et la création du web que le mouvement hacker est né, mouvement de résistance avant toute chose, mais mouvement élitiste.

Beaucoup d’utilisateur Facebook se sentent dans une prison sans mur et finissent par le quitter.

Rien n’est plus facile que de créer du spectacle à l’aide des réseaux sociaux. J’ai eu récemment l’occasion d’en faire l’expérience en propageant à échelle réduite une fausse information concernant des hosties hallal suite à l’affaire du Quick hallal de Roubaix. Elle s’est propagée à très grande vitesse et en un assez grand nombre, bien que l’objet créé ne fût pas franchement très élaboré. J’ai même été contacté par un journaliste de la Dépêche du Mini à ce sujet. Ceci pour souligner que dans les réseaux sociaux, en fin de compte, chacun est producteur/consommateur de son propre spectacle et de celui des autres. C’est tout autant un outil efficace d’acquisition et de propagation d’information qu’une nouvelle forme d’aliénation spectaculaire.

 

Je retiens de la conférence la thèse qui dit que la déprolétarisation du monde actuel est en route car les outils, les moyens de productions, d’absolument verticaux, deviennent aussi transversaux et que par là ils libèrent la personne de l’obligation de vendre son temps dans une division du travail imposée d’en haut sans pour autant faire disparaître cette dernière, qui va s’exercer sous de nouvelles modalités dont l’organisation et la méthode Open Source nous montre la voie.

 

Tout en étant en accord avec cette vision des choses, je m’interroge par ailleurs sur la nature des moyens de productions en question. En effet, peut-on sortir de la Machine avec les outils de la Machine ?

 

Merci de votre patience ;)

Alexandre Girardot

Gilles Deleuze & Toni Negri : Entretient

Le devenir révolutionnaire et les créations politiques

Entretien avec Gilles Deleuze réalisé par Toni Negri pour Multitudes en mai 1990.

 

Post-scriptum sur les sociétés de contrôle | Gilles Deleuze

Publié dans L’autre journal, n° l, mai 1990.

[Lien] Panopticon : prototype de la machine de control parfaite.

B. Stiegler avait précisé ce

B. Stiegler avait précisé ce jour là (mais peut-être en off, je ne sais plus) que toute technique, c'est à dire machine dans votre texte, est d'abord et nécessairement prolétarisante avant que ses potentialités déprolétarisantes ne puissent commencer à se réaliser.

 

Sur votre retour à la "mekanè "des grecs, j'ai tendance à la comprendre comme un "scénario" : scénario d'un piège, d'une stratégie ou d'un spectacle. C'est à dire comment les choses doivent s"enchaîner et se dérouler pour essayer de forcer le destin dans un sens plutôt que dans un autre.

"toute technique, c'est à

"toute technique, c'est à dire machine dans votre texte". Je pense que je me suis mal fait comprendre.

Je précise bien que toute technique n'est pas obligatoirement une machine. Au néolithique, nos ancêtres utilisaient de nombreuses techniques de production de masse très élaborées sans pour autant, que je sache, que nous puissions ici parler de machine au sens où je l'entends.

Et c'est bien là où, il me semble, j'ai certainement induit chez vous une confusion.

Dans notre vocabulaire moderne, la machine, la division du travail et la prolétarisation ne font qu'un.

Or, la machine au sens où je l'entend, ne se situe pas ici dans l'exercice de production à proprement dit, mais dans son élaboration pyramidale. C'est donc, au sens de Stiegler, je crois, une prolétarisation car elle sort totalement la personne qui doit excercer la production du champ de la vision d'ensemble de ce qu'elle produit, et donc, de l'expression de la façon dont on pourrait la produire autrement.

Ce que j'entends par machinisation de la production, c'est bien, tout en utilisant des outils automatisés, réduire l'homme qui produit au rang de simple rouage d'une machine de production plus grande que lui. Je crois que c'est aussi le sens que donne Stiegler à la prolétarisation des moyens de production.

A propos du retour à la "mekané" grecque, dans l'esprit d'Homère comme de ces contemporains athéniens, c'est tout autant un scénario qu'un algorythme pour actualiser le scénario dans la réalité. Car tant qu'il est scénario, il est virtuel, à l'état de puissance en devenir. Il a besoin d'être actualisé. Et pour Homère, cela passe par un récit. Le récit de la réalisation très concrète d'une mekané en bois contenant un commando, ainsi qu'une fuite feinte pour rendre crédible l'offrande. On a donc un scénario qui s'actualise dans une succession d'évènement. Je dirais qu'on assiste à une division du travail en quelque sorte, mais aussi à une prolétarisation de la guerre. Chez lui et ses contemporain, il n'y a pas plus de distance entre le piège, la stratégie et le spectacle qu'il n'y en a pour nous entre l'outil et la machine. D'ailleurs ne dit-on pas communément machine-outil ?

Et c'est pour cela que je m'interroge sur le rôle de l'outil autant que de celui de la machine dans notre société moderne, d'autant plus qu'aujourd'hui, c'est l'outil (l'ordinateur) qui permet à chacun à moindre frais d'être tout à la fois prolétaire de la production de savoir que producteur de savoir et de spectacle indépendant. Mais rien n'exclu que dans cette indépendance ne réside ontologiquement un autre piège bien plus grand: celui d'être acteur du spectacle au sens de Debord.

D'où ma question : peut-on s'emmanciper de la machine avec les machines-outil que met la machine à notre disposition ? Est-ce possible ? Pour ma part, je n'ai pas encore trouvé de réponse à ça.

liberté

"peut-on s'emmanciper de la machine avec les machines-outil que met la machine à notre disposition ? Est-ce possible ? Pour ma part, je n'ai pas encore trouvé de réponse à ça."

Je crois qu'il faut chercher dans la motivation de celui qui tient l'outil ou pilote la machine. Si sa motivation est de faire des sous, alors, il est lui-même un rouage de la "mégamachine" que constitue l'aggrégation de toutes les motivations de faire des sous. Si sa motivation est d'être une source de satisfactions, alors, rien ne s'oppose à son émancipation : il use simplement de ce dont il dispose pour mettre au monde ce qui lui parait bon et ce qui représentera son talent dans le monde.

non?

Amicalement,       Francis

Francis.

Si ce pouvait être aussi

Si ce pouvait être aussi simple. Tiens, ici par exemple, bien que nous ne gagnons pas d'argent et que notre motivation n'est certainement pas vénale, est-on vraiment libre de la "mégamachine" ? N'est-on pas dans le spectacle en tant qu'acteur et spectateur de ce spectacle ? Mais je suis peut-être compliqué.

Cher Alexandre

Cher Alexandre Girardot,

 

Merci de m'avoir répondu si vite. Cela permet de maintenir le dialogue dans une certaine cohérence de pensée, liée au vécu, aux réflexions et aux lectures d'un moment particulier de notre vie. Je dis cela parce que je viens de finir le n° 33 de la revue écorev' sur André Gorz et "l'après capitalisme", qui a donc beaucoup de poids dans mon univers mental du moment. L'avez-vous lu ?

Mais j'essaie de vous répondre ce vendredi matin, avant ma journée de travail, et je ne dispose pas, avant longtemps, du temps nécessaire pour vous faire une réponse dont je sois sûr qu'elle traduit bien ma pensée.

Oui. C'est aussi simple, mais un mur infranchissable nous interdit l'accès à cette simplicité. Ce sont donc des êtres "compliqués", tels que vous, qui peuvent créer la pensée nécessaire pour comprendre le plan des labyrinthes où l'on se perd avant d'avoir pu traverser ce mur épais.

Poser l'hypothèse de cette simplicité, et poser l'hypothèse que la quête est de déceler la nature de ce qui nous empêche d'y accéder, me parait  être une démarche acceptable.

J'ai essayé de rendre compte, sur mon blog, de l'idée de créer des laboratoires pour servir de récipients à cette simplicité, permettant d'y avoir accès, en tant que vécu, sans qu'elle se dilue trop dans notre monde habituel. Mon espoir est, qu'observant nos routines mentales, pour ainsi dire, "depuis l'autre côté", nous puissions mieux voir en quoi elles consistent, et quel travail peut être fait pour nous en construire d'autres, plus satisfaisantes. Là, pour sûr, nous avons à défaire un écheveau de plusieurs milliers d'années de complications.

A vous écrire, je goûte un sentiment de liberté et de plaisir de vous avoir lu. C'est en étant acteur en même temps que spectateur qu'on est au monde, simplement. Où est le problème ?

Naturellement, le mouvement de faire du texte perd toute saveur, s'il n'est en relation avec le mouvement de faire du concrêt dans le même domaine.

Bien à vous,    

Francis.

Francis, vus touchez le coeur

Francis, vus touchez le coeur de ce que j'essaye aussi de toucher. Effectivement, ce n'est qu'avec les pieds et les mains, en allant vers l'autre pour en cheminant, et en mettant en oeuvre ou en soutenant, bref en aimant, qu'on sort de ce labyrinthe. Ne parlez pas d'homme tel que moi, vous ne me connaissez pas.

J'affectionne tout particulièrement l'idée, qui est très concrète pour moi, que le seul moyen de nous sortir de la machine, c'est la décroissance à côté de la machine, et non dedans, autant que faire ce peu (on n'impose pas, à mon sens, un choix de vie radical à ses enfants avant de leur avoir parlé et de leur avoir laissé le choix et la possibilité de ne pas être d'accord).

Je ne parles évidement pas de retour en arrière ici car je pense qu'il est possible aujourd'hui d'opérer cette décroissance sans se priver de ce qui fait l'essentiel de notre vie moderne. Mais elle comporte tellement de superflu qu'on en a le sentiment que c'est une régression.

Aussi, et pour pratiquer cela depuis bientôt dix ans, je dis que non, ce n'est pas si facile. Et là je ne suis pas dans une sorte de poste d'observatoire où je serais en posture de prendre des mesures ou de faire des expériences. Même si mon propos est quelque peu abstrait d'une certaine façon, cette réflexion provient directement des problèmes concrets que j'ai pu rencontrer en opérant cette décroissance.

Aussi je le répète encore : non, ce n'est pas si facile. Concrètement autant qu'en théorie d'ailleurs.

L'expérience de Milgran réactualisée dans l'émission de Nick mercredi soir dernier le montre très bien. Car au delà de la légitimité que la TVa acquise aujourd'hui et qu'il démontre très bien, il nous explique aussi fort clairement les mécanismes de l'obéissance à l'autorité "légitime". D'une façon général nous ne parlons de mécanisme que pour des outils automatisés que nous nommons généralement "machine" (et nous avons bien raison, la preuve). La machine sociale, dont les modélités d'auto légitimation ressort très bien dans ce documentaire, nous y sommes tous. Et nous cherchons tous à en sortir en composant avec elle.

Chercher à sortir de cette machine, c'est entrer en désobéissance avec une autorité que, de tout temps, nous pensons légitime. D'un autre côté, à la considérer comme illégitime, on risque de verser dans le rejet par la violence de cette autorité. Nous sommes donc dans ce piège sournois qui consiste dans ce que la machine, tant dans sa forme sémiotique que dans sa forme objectale, représente pour chacun de nous depuis toujours une des formes de l'autorité légitime. Si nous tentons de la remettre en cause, se mettront en place des mécanismes psychologiques de défenses destinés à nous éviter la souffrance induite par la contradiction que cela va créer entre plusieurs domaines de notre être moral.

Tenter de trouver une solution vraie, sans renier la modernité, pour sortir de la machine où nous sommes tous et dont nous sommes les rouages est bien plus complexe et difficile qu'il n'y parait. Si c'était aussi simple ça se saurait et on en serait sûrement déjà sorti vous ne croyez pas ?

En tout cas, on ne peut pas ramener le problème dont il est question dans cette conférence et le rapport à la machine et à l'outil à un problème de rapport à l'argent. Dans la conférence, il est question de l'Open Source et du modèle de production qu'il a à proposer, comme une voie de déprolétarisation. Que je sache, les développeurs de cette communauté de sont pas des philanthrope. Pour autant, le modèle de production déprolétarisé qu'il propose est mis à la discussion dans cette conférence.

La simplification n'est pas à l'opposé de la complication mais de la complexification. Nous sommes en train de perdre nos capacités à intégrer la complexité à un moment historique complexe s'il en est.

Bien que j'ai parcouru le chemin dont je parle brièvement ici, je dois avouer que je n'ai toujours pas trouvé de solution à cette équation.

la solution de l'équation

"Tenter de trouver une solution vraie, sans renier la modernité, pour sortir de la machine où nous sommes tous et dont nous sommes les rouages est bien plus complexe et difficile qu'il n'y parait. Si c'était aussi simple ça se saurait et on en serait sûrement déjà sorti vous ne croyez pas ?"

Bien sûr.

Les laboratoires dont je parle ne manquent pas de nous confronter à une extrême complexité. Avant tout dans le simple fait de les mettre sur pieds. Mais l'arbre a beau avoir 10 000 feuilles, cela ne l'empêche pas d'avoir dans le plus grand nombre des cas un seul tronc.    ...   et une hiérarchie de branches pour relier ce tronc à chacune des 10 000 feuilles. J'ai formulé une proposition sur ce tronc de la question, que vous avez qualifiée de simple. D'une certaine façon, c'est vrai, il y a une vérité macroscopique extrêmement simple : l'homme fait un ouvrage parce que c'est une bonne chose de le faire - l'homme fait un ouvrage parce que c'est pour lui le moyen d'obtenir le pouvoir de jouir du fruit de l'ouvrage des autres hommes.

Maintenant, si nous fouillons les racines de ces deux motivations entremêlées, nous entrons dans un sujet dont la complexité dépasse complètement ma compétence!

Mais je fais l'hypothèse qu'il y a quelque chose de pertinent dans ma proposition simplette. J'ai en tout cas la conviction qu'elle mérite d'être explorée. Toutes les activités humaines peuvent être analysées à l'aune de ces deux motivations.

Simplicité de l’instrument d’analyse. Complexité de l’objet analysé.

Il ne faut pas confondre simple et facile. Une chose simple peut être très difficile. Traverser les chutes du Niagara sur un câble d’acier, par exemple.

J’ai relevé que vous parlez de décroissance, et par une coïncidence, c’est dans un numéro consacré à la décroissance que, au mois de janvier dernier, j’ai fait connaissance de la revue EcoRev’ dont je parlais dans mon précédent message. Textes de qualité sur ce sujet si souvent confus ! D'ailleurs voici un lien :      

 http://ecorev.org/spip.php?article735         

 

"entrer en désobéissance avec une autorité que nous pensons légitime"

Oui. Très difficile. Et même dûr !

Compliqué aussi, car il peut être utile de savoir de quoi est faite cette autorité. Mais c'est plutôt d'un pouvoir que je parlerai là : je réserve le mot autorité pour désigner qui a la puissance de mettre en lumière des chemins d'épanouissement et de liberté.

Je vous souhaite tout le bonheur possible sur vos chemins !

Francis.