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POUR UN CONDENSATEUR DE CONSISTANCES ou UN GENERATEUR DE MILIEUX ASSOCIES

Publié par fdidion le 12 Janvier, 2009 - 16:51
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Evidemment, il y a un gouffre entre les intentions manifestées ici et les disponibilités de ceux pour qui elles pourraient avoir un sens.

Au centre est la dissymétrie entre ceux qui ont la maîtrise des sources de bonheur pour le collectif (adultes) et ceux qui ont la faculté de s'abreuver à ces sources et d'acquérir la maîtrise de ce dont ils peuvent devenir source eux-mêmes (devenir adultes - s'élever). Entre ces deux groupes, ce n'est pas un échange mais une transmission qui se joue. Pour être transmises les valeurs doivent être manifestées et mesurées. Laisser paraître leurs dimensions de défis.

Entre "adultes" aussi, l'échange a perdu de sa pertinence. Il ne témoigne plus de la nature du lien social mais seulement du fait qu'il est la seule façon de penser ce lien, au prix d'un détour qui étonnera nos descendants, s'il en reste dans cent ans : la monnaie n'est plus médiation de l'échange de ce dont on est maîtres, mais d'un salaire, d'une force de travail dont on se dépossède, d'un peu de soi-même, d'une aliénation.

Ces deux faits suggèrent de penser par une autre voie le lien social, ce qui ne peut advenir que dans un milieu distinct dédié à l'exploration d'autres chemins que celui que l'habitude désigne comme unique. Milieu distinct, car chercher un passage hors des chemins battus a un coût.

On peut espérer une solution à nos problèmes en restant dans la logique qui en a été la matrice, espérer que cette logique peut encore ouvrir d'autres voies que celle de l'impasse où nous sommes. Je signe chaque fois que j'ai l'impression de voir cette solution exprimée. Je me réjouis de l'élection de Barack Obama. Mais aussi je crois qu'une autre logique, une autre mathématique pour la pensée de la valeur doit être construite en conscience, mise en chantier aussitôt que possible, même si la maturité de cet ouvrage n'advient pas avant la mort du dernier de nos enfants.

Dans ce but, j'ai composé le texte qui suit, qui n'est qu'une ébauche, mais donne déjà quelques définitions à partir desquelles commencer ce travail. J'ai voulu évoquer une voie de recherche, une piste pour l'expérimentation. Si elle éveille en vous un écho, faites moi l'aumône d'un commentaire. Sinon, mettez une copie de mes textes en sûreté pour dans cent ans. Ils comprendront peut-être. francisdidion@hotmail.fr

Cahier - 2 -

Avril 2009 

Jardins euchrèsiologiques

 

                Un certain nombre d'idées, de caprices de la pensée, de rêveries paresseuses, de fictions à la mode dérivant dans l'air du temps ont abouti à ces propositions: «... une civilisation épanouie à partir du bon vouloir de chacun. » «... logique de l'attribution   ...   embryon de processus s'épanouissant en mondes! » (formulées dans le cahier n°1 - janvier 2009).
 
                L'une de ces idées est que la domestication des mécanismes matériels au service de la production de ce dont nous avons l'usage en a réduit le coût au point que le simple fait d'en transmettre les modes d'emplois et les apprentissages, accompagnant cette transmission, pourraient être source d'une production suffisante pour satisfaire chacun. Un otium correctement nourri et conduit aurait ainsi aboli la nécessité du négotium et donné à connaître sensiblement chaque mécanique et (par la curiosité éveillée pour son histoire et sa géographie) trouvé une voie pour l'enseignement de l'histoire et de la géographie. Dans cette ligne, on imagine que les forces et les matières mises en jeu introduisent à la physique et à la chimie, et les impératifs rencontrés par l'esprit pour les penser font apparaître comme une lumière l'acquisition des mathématiques. De la même façon, une production agricole viendrait authentifier et rendre excitantes les informations transmises dans un enseignement de biologie. Hypothèses, bien sûr.
 
                Pourtant, dans le prix d'un produit, la proportion du coût de sa fabrication et du coût de sa commercialisation pose une vraie question. Il serait intéressant d'en préciser l'acuité par des chiffres exacts.
 
                S'il n'y a qu'une probabilité sur cent mille qu'une certaine dose de production non commerciale soit appelée à s'épanouir après la transition catastrophique qui résultera d'un certain nombre de passages de seuils inévitables dans notre monde, n'est-il pas souhaitable que ceux qui n'ont rien de mieux à faire étudient et expérimentent ce que peut être la logique de cet épanouissement ?
 
                Dans le cahier n°1, nous avons défini les qualités des outils souhaitables pour que cette expérimentation soit féconde. Ce deuxième cahier contient une description d'un certain nombre d'outils pensés pour exprimer ces qualités.
                Le don que l'inscription dans un milieu associé et auquel l'affectation d'une mesure de la valeur par celui qui le reçoit élève au rang d'un "mieux que don".

 

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UN JARDIN

                Est un espace social généré par l'activité de production des individus qui en deviennent citoyens par cooptation. Chacun y est maître de l'attribution de ce qu'il a produit à partir de ce dont il dispose. La sociabilité qui en découle, au sein du jardin, est à bien distinguer de la sociabilité régie par les normes extérieures au jardin. Ceci implique l'existence d'une limite, frontière, haie ou clôture et la nécessité d'être conscient de son franchissement et de ce qu'il traduit. Un tel jardin est généré pour un temps limité, défini dès sa constitution. Il est donc caractérisé par un lieu, un nom et un temps ; et aussi : 1) la forme des entreprises qui le constituent ; 2) un catalogue des productions qui y sont destinées à l'attribution ; 3) des instances de décision adéquates ; 4) un outil permettant de signifier la mesure des valeurs de ce qui est produit et attribué ; 5) le respect des principes qui ont été précédemment formulés quant aux auteurs, quant à la liberté de duplication, à l'éducation et à l'intérêt général. Quatre de ces points vont être esquissés ici.
 

1) LES ENTREPRISES DANS UN JARDIN

                Le premier outil est une forme d'entreprise caractérisée par la recherche d'une réponse à la question suivante, comprise de façon extensive, aussi complète que raisonnablement possible :
               
                De quelle proportion de la valeur de la production de l'entreprise les humains qui y ont contribué sont-ils générateurs ?
 
                Le caractère extensif de la réponse demandée se réfère au fait qu'il s'agit d'intégrer dans ce compte tous les humains qui sont à l'origine des machines qui y sont utilisées ! C'est par cet aspect que le jardin est une introduction à la découverte de l'histoire.
 
                L'usage des informations sur la proportion de la valeur qui a sa source dans les machines (la source première est dans l'esprit des auteurs des principes selon lesquels ces machines sont construites), sera variable en fonction du degré de reprise en charge des savoirs, engrammés dans les machines, que l'entreprise cultive dans les jardins. Une mentalité spécifique de chaque jardin (individuation collective) se dégagera de l'interaction des personnes qui devront exercer des choix (individuation psychique) au sujet de la valeur produite par les machines et, indirectement, par leurs auteurs, morts parfois depuis des siècles: héritage devant revenir au collectif, ou aubaine exploitable par les gens du métier seulement, ou position intermédiaire, qui résultera de la force de ces deux attracteurs en fonction du contexte. Le mécanisme de l'échange dispense de cette réflexion, par le fait qu'il fait partir en fumée la valeur ajoutée par l'innovation industrielle   ...   mais revenons dans le jardin.
 
                Pour mesurer la valeur ajoutée dans une production par la contribution d'une machine, on peut se servir de la comparaison avec une production artisanale d'une chose semblable, équivalente, faite sans le recours à cette machine.
 
                Bien garder à l'esprit que l'équivalence en question n'est pas celle de l'échange, dans lequel les deux termes échangés sont dits équivalents ENTRE EUX (ce qui est une fiction, pour ne pas dire une folie, puisqu’aucun des deux objets échangés n’a de sentiment de sa propre valeur ni de la valeur de l’objet contre lequel on l’échange). Chacun des termes échangés a une valeur supérieure à la valeur de l'autre, pour celui qui l'acquiert.
 
 Par contre il est question ici de l’équivalence pour l'usager, entre deux choses dont il fait, ou pourrait faire, usage, et dans lesquelles il perçoit une égale valeur de satisfaction comme on trouverait une égale quantité de vitamine C dans deux lots différents de kiwis et de citrons. L’équivalence de deux objets est donc différente d’un individu à l’autre, subjective.
 
                Bien se rappeler que nous avons pris le parti de raisonner avec une contrainte quasi oulipienne d'exclusion de l'échange pour penser ce qui se produit dans le jardin: par définition ce qui concerne d'éventuels échanges est considéré comme se produisant de l'autre côté de la haie qui délimite le jardin.
 
                La mise en œuvre de cette technique de comparaison des coûts, de productions équivalentes, avec et sans contribution d'une machine, dont la valeur apparaîtra égale au coût épargné, fera intervenir des représentants du jardin, extérieurs à l'entreprise, selon des procédures que nous évoquerons dans la description du troisième outil.
 
                C'est par des tours de table incluant l'ensemble des contributeurs à une production que doivent être déterminées : a) la liste des contributeurs, b) la proportion de la valeur dont chacun est reconnu et se reconnaît source par rapport à l'ensemble de la valeur de la production.
 

2) LE CATALOGUE

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Catalogue du jardin en: ... de: ... dates: ...  

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     !         !              ! |

N°!nom  !fabrique   ! |

     !        !               ! |___________________

 Toutes les mesures de la valeur de l'objet fabriqué.Valeur en abscisse, nombre d'énoncés de cette valeur en ordonnée.

 

 

3) ELECTION DE L'AUTRE COMME OREILLE ET COMME VOIX

 

Le cahier n°1 demandait des instances de décision bien proportionnées avec les décisions à prendre. Dans un jardin, la réponse se manifeste sous la forme d'un graphe qui relie chacun des citoyens du jardin à tous les autres sur la base du choix que chacun fait d'un autre pour entendre et parler aussi pour lui, si les circonstances imposent la création d'une intermédiation, d'un décalage dans le temps. Il s'agit d'inventer une nouvelle logique de constitution du "niveau 3 de l'organologie" pour le jardin dans son entièreté et pour chaque entreprise en particulier. Les graphes ont la forme de cercles sur lesquels convergent des arbres. Si plusieurs cercles apparaissent initialement, il conviendra probablement que les individus qui les composent se réunissent pour que l'un d'eux choisisse un individu les reliant aux autres. la modalité d'énonciation des choix peut être définie comme étant du ressort de la branche porteuse de l'ensemble des individus qui auront été cités comme faisant partie d'une aire où est une décision à prendre (p.ex. deux entreprises produisant un objet équivalent à partir de moyens techniques inégaux). Il s'agit de rétablir le discernement de ce qui convient à la santé générale, plutôt que de confier cette question à un mécanisme de pilotage automatique, comme c'est le cas par la mise en jeu des processus de l'échange au sein du marché.

 

 

 

 

 

 

4) VALORIMETRE

 

valorimètres du jardin en: ... de: ... dates: ...

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Ouvriers !

Jardiniers !          capacités de mesure de la valeur

Citoyens !                                  

----------------------------------------------------------------------

N°! nom !                                         !

     !         !                                         !

-    !         !                                  -----0-----

     !         !                                         !

     !         !                                         !

-    !         !                                  -----0-----

     !          !                                        !

     !         !                                         !

-    !         !                                  -----0-----

     !         !                                          !

Le valorimètre de chacun est à zéro quand il entre

dans le jeu. Il le pilote pour qu'il soit à zéro quand

il sort du jeu ou quand le jeu s'achève. L'arrêt du

jeu permet d'en commencer d'autres, neufs.

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le total des valorimètres est toujours zéro.

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 1. première étape: - se faire connaître sur la feuille des valorimètres,- être présent dans le catalogue où aucune valeur n'est indiquée.

2. deuxième étape: une deuxième personne qui a reçu la production de la première est inscrite avec sa production dans le catalogue et figure sur la feuille des valorimètres. La valeur qu'elle énonce pour la production reçue apparait sur le catalogue. Elle apparaît aussi sur les valorimètres, en positif à droite sur celui de la personne qui a fait l'objet, en négatif, à gauche sur le valorimètre de celui qui a reçu l'objet et qui témoigne librement de la mesure de la valeur que cet objet a pour lui.

3. aux étapes suivantes, chaque nouveau bénéficiaire d'une production, s'il souhaite faire usage de la sienne pour faire société dans ce jardin, est inscrit au catalogue. Son valorimètre présente une modification correspondant à la modification qu'il a apportée au valorimètre de la personne qui l'a invité par son don dans cette société en devenir. (la valeur de ce don est indiquée au catalogue et s'ajoute aux autres).

 

EN CONCLUSION

Si l'avenir des turbulences économiques rendent des structures de (bonne) production orphelines des marchés nécessaires à leur métabolisme, une pratique de ce vivre en société non fondé sur l'échange pourrait offrir de nouvelles motivations pour continuer la production, ne pas démolir ces structures de production. Il faut beaucoup de temps pour découvrir la façon de faire usage du genre d'outils dont je fais ici l'esquisse sous le nom de Jardin, pour façonner dans le détail ces outils selon l'usage que l'on souhaite en faire, pour transmettre les usages perfectionnés, et perfectionner les usages transmis. Beaucoup de zones de notre corps social sont en friche, que l'on aurait pu penser disponibles pour les expérimentations nécessaires. Qui sait si avec un peu de talent quelques éducateurs ne pourraient pas faire entrer en résonnance ce que l'on peut rêver pour dans dix mille ans avec certaines actions que l'on peut prendre plaisir à mener maintenant. Le plaisir de se constituer en un "nous" dont la puissance n'est pas liée à la faculté de soumettre d'autres.

la mécanisation de la fabrique de la laine a partir du mouton

Par lune 41 (non vérifié), le 15 Février, 2009 - 16:00.

je pourrais , m'étonnant de savoir que le plus que don ne puisse ce résumer à la mécanisation du gant de laine , savoir matériel de la fabrication d'une paire de gant dont les doigts serait uniforme à quel point le pouce ne puisse entré dans la matière intellectuel du comdensateur .

merci de votre article qui me laisse pantois.....

Votre texte Hors l'échange

Par Anonyme (non vérifié), le 18 Avril, 2009 - 10:26.

Votre texte Hors l'échange point de salut avait retenu mon attention, j'avais imprimé en attendant la suite.
Là,je n'ai pas compris....
A. D.

Cher A.D., merci de votre attention,

Par fdidion, le 2 Decembre, 2009 - 12:39.

Pour mon texte « Hors l’échange … », j’attendais quelques réponses, aux questions posées dans le texte, par des gens qui les auraient trouvées intéressantes. Sur cette base, j’aurais pu formuler les idées que j’essaie d’introduire, dans l’ordre de l’intérêt suscité, en accord ou en contradiction avec mes interlocuteurs. Individuation psychique et collective.
Quant au texte d’aujourd’hui, « Cahier – 2 – Avril 2009 », j’ai prévenu dans l’introduction : il n’est qu’une ébauche. Il reprend le même sujet sous l’angle de ce que l’on peut faire maintenant. Il n’a pas plus d’intérêt pour celui qui est sans désir d’expérience vécue sur le sujet (c'est-à-dire prendre soin en produisant, « hors l’échange », ce qui nourrit, ce qui habille, ce qui abrite), qu’un bottin du téléphone dans les mains de quelqu’un qui ne désire appeler personne.
Bien amicalement,
Francis, (en quête de Co-individuation).

Francis.