Le monde allant vers

Publié par jniger le 8 Mai, 2010 - 08:45
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Le capital était un jeune et fringant entrepreneur. Désormais vieillissant, c’est l’effet levier qui l’obsède. Il abandonne le réel aux besogneux et rejoint les gros porteurs. Tandis que le politique fait du vent, l’actionne air innove en quête de la plus haute profitabilité. Il empoche les divins dividendes tant qu’il peut et plus, jusqu’à ce que l’économie souffre d’ex croissances et d’aérophagie galopétante. Les bulles explosent. Il en sort des gaz à effet de serre toi la ceinture au niveau du fretin, déjà menu par ordinaire. Le gouvernement vient au secours du grand banditisme bancaire en puisant dans la tirelire virtuelle du contribuable émacié. Il faut éviter l’effet domino crack boum lui explique-t-on. Sans surtout rien contraindre des merveilles du marché liquide qui l’engendra lui tais-t-on. Le monde à l’envers, allant vers quoi ? Vers toujours plus de liberté. C’est la vérité discount.

 

Cher Jean Michel

Cher Jean Michel Niger,

Approfondissez le propos. D'autant que vous lire est particulièrement amusant en raison des nombreux jeux de mots qui émaillent votre texte.

 

La Banque et son mur de l'Argent sont à mon sens le seul et unique sujet dont il faudrait se préoccuper afin de lui redonner la place qu'elle n'aurait jamais dû quitter : celle d'un outil de développement au service de l'Homme et non pas l'inverse.

 

Ce problème résolu permettrait de en effet de solutionner tous les autres problèmes. Car quel que soit l'angle que l'on donne à l'observation de ce monde barbare et primitif, tout, absolument tout nous ramène à la Banque et à ses outrances.

A bientôt.

 

D.PASTOR

 

 

Les journalistes ne croient pas les mensonges des hommes politiques, mais ils les répètent, c'est pire.

COLUCHE

Bonjour Monsieur

Bonjour Monsieur Pastor,

L'économiste Frédéric Lordon nous explique qu'il faudrait ramener la finance à "l'ordre normal de la profitabilité". Cet ordre correspondrait à une "régle d'or" établie par la théorie classique. Selon celle ci, à long terme (voir à quel laps de temps correspond ce long terme...) le taux d'intérêt doit être égal au taux de croissance de l'économie. Or le taux de croissance actuel plafonne aux environs de deux pour cent, tandis que le taux de rentabilité de la finance se situe entre vingt et cinquante pour cent...

Il est à l'évidence impossible de convaincre les banquiers d'abandonner de tels taux de profitabilité pour se contenter des gains offerts par l'économie réelle. Le banquier, quand bien même il le souhaiterait, ne peut pas bouder la bulle ni refuser de "prendre du Madoff". La bêtise est systémique, pour emprunter une formule très judicieuse de Bernard Stiegler. Systémique et collective : tous les concurrents vont à la bulle. Pas le choix. Le remède ne peut donc être que systémique.

Pour en revenir aux banques, Frédéric Lordon préconise la nationalisation intégrale de ces dernières. Cette mesure serait toutefois temporaire et précéderait la mise en place de ce qu'il appelle un "systéme socialisé du crédit".

L'article est disponible ici : http://blog.mondediplo.net/2009-01-05-Pour-un-systeme-socialise-du-credit

Je vous souhaite une bonne lecture et vous remercie de votre bienveillante réaction au petit texte récréatif.

Jean Michel

Merci Monsieur

Merci Monsieur Niger...

...D'avoir répondu aussi rapidement. 

Je suis d'accord avec la nationalisation. Mais elle n'est pas suffisante et surtout peut être longue à mettre en place. Face à des personnes qui se trouvent en totale illégalité, une seule solution : la prison avec...Madoff. Puisque de toute façon la Banque fonctionne sur le modèle d'une chaîne de Ponzi et que celle ci est totalement illégale (voir l'Argent Dette de Paul Grignon sur mon blog).

Donc incarcération des intéressés et confiscation, par les Etats redevenus souverains et affranchis de cette étouffante tutelle, des avoirs financiers et des biens pour redistribution aux Nations aux fins de nouvelles créations de richesses.

Il faudrait aussi aborder le problème du contrôle de ces richesses et des fonds ayant permis leur apparition. Mais c'est une autre histoire.

Bien à vous...

D. PASTOR

P.S : je m'en vais de ce pas consulter l'article de Monsieur LORDON.

Les journalistes ne croient pas les mensonges des hommes politiques, mais ils les répètent, c'est pire.

COLUCHE

sans culottes

Bonjour Monsieur Pastor,

Un des passages de l'article qui m'a le plus interpellé est celui-ci :

Si donc on sait reconnaître, comme il doit l’être, le caractère authentiquement politique des rapports de pouvoir, fussent-ils économiques, il apparaît que la médiation de la propriété financière en opère une distorsion que rien ne fonde véritablement, avec pour seul effet, on s’en doute, de substituer au principe « un homme une voix » le principe « une action une voix », c’est-à-dire de réinstituer le suffrage censitaire en proportionnant la capacité politique des agents à leur capacité patrimoniale.

L'émancipation de l'économie de toute régulation politique nous a ramené de fait, en une trentaine d'années, à l'état de "sans culottes". Une régression démocratique qui n'est pas sans rapport avec l'abstentionnisme (phénomène sous estimé puisque établi sur la seule base des votants comparés aux inscrits) passif ou contestataire et le vote extrémiste. 

En vous souhaitant une bonne soirée,

JM.Niger

Jean Michel

Cher Monsieur Niger, Le

Cher Monsieur Niger,

Le problème avec la Banque c'est en effet la légitimité dont ses dirigeants sont totalement dépourvus. Ces personnes gouvernent nos vies, notre avenir, nous imposent leur vision primitive et barbare du monde sans avoir été investis du moindre mandat électif. 

De plus, brandissant l'idéologie néo libérale (car ce n'est rien d'autre qu'une idéologie, et à ce titre parfaitement remplaçable), ils tentent de nous faire croire que la seule solution pour vivre est de continuer à détruire et piller la Planète sur laquelle nous vivons. 

Cette situation est devenue insupportable. 

J'ai appris tout récemment par la radio, qu'en Islande les banquiers sont poursuivis par les tribunaux et collés en prison pour avoir conduit le pays à la faillite.

Mais hélas, sitôt divulguée, l'information se tarissait au profit de la composition de l' Equipe de France de football. Eh oui, panem et circenses. L' Histoire bégaie souvent.

En tout cas, si elle était avérée, quelle excellente nouvelle. Quel bel exemple de courage de la part du peuple et des élites islandais. Nous avons visiblement beaucoup à apprendre d'eux.

Merci de cette correspondance M.Niger.

A tout bientôt j'espère.

D.Pastor

 

 

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COLUCHE