QUELQUES "PENSEES SAUVAGES" A PROPOS DES ELECTIONS

Publié par tcasalonga le 30 Mars, 2010 - 09:20
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Lors des élections territoriales de Corse, il y avait de quoi être déçu par la banalité et le manque d’imagination que l’ensemble des candidats ont affichés : ce fut le trombinoscope obligatoire, à une seule exception près mais guère plus originale. Où sont les manifestes splendides et insolents des années soixante dix ?

Machisme oblige, pas une seule figure féminine et même le double mâle, pour ne pas dire la double peine, nous fut imposé par certains. Ce mois-ci, Mars a oublié Vénus !

Mais il est une chose encore plus inquiétante : dans les professions de foi des quatre listes présentes au second tour, cherchez le mot: culture. Vous ne le trouverez pas. Pour trois listes sur quatre, la langue corse, et parfois l’identité, en font fonction.

 Le duo perdant, Camille et Ange, veut « valoriser notre identité et promouvoir l’usage de notre langue ». Que ne l’ont-ils fait quand ils avaient les clés du camion !

Le duo (presque) gagnant, Gilles et Jean-Christophe, lui fait écho en promettant « la généralisation de la langue corse dans tous les domaines », sauf apparemment dans leur propre texte.

Jean-Guy, lui, demande « l’application effective et immédiate du Plan Stratégique d’Aménagement et de Développement Linguistique pour la Langue Corse, voté à l’unanimité en 2007 », ce qui a l’avantage d’éviter à la nouvelle assemblée d’avoir à y réfléchir.

Si ils ont la naïveté de penser que la culture cela pourrait consister à regarder sur Via Stella DESPERATE HOUSEWIVES en langue corse, je m'inquiète pour l'avenir de notre identité.

Quant à Paul, le (presque) victorieux, si il prône « un développement durable fondé sur l’environnement et l’identité », il ne dit pas comment se constitue, se développe, se transmets et se perpétue une « identité ». Si elle n’est pas le résultat sensible, le produit de  la culture dans le sens où l’entendait Lévi-Strauss, qu’est-ce donc que l’identité ?

 Car l’identité comme conséquence et la langue comme vecteur, pour « être » doivent se cultiver, et cela demande un soin et une attention particulière dont hélas au cours de cette campagne personne parmi les candidats ne s’est soucié.

Les élus sauront-ils se souvenir de ce que les candidats avaient oublié ?

 

Toni Casalonga

24/03/2010