http://www.zevillage.net/2013/03/07/le-travail-invisible-quel-role-pour-la-gratuite-dans-le-monde-du-travail/

Ce que l'on peut entendre et voir ici est probablement une nouvelle illustration de la manière dont certaines des thèses de l'économie de la contribution que nous défendons au sein d'ARS INDUSTRIALIS ou issues de modèles "hétérodoxes" dans le champ de l'économie politique, se diffusent insidieusement (ou sont récupérées) aujourd'hui, dans certaines sphères (éclairées ?) économico-gestionnaires en quête de sens et de renouveau alors que le monde du travail (de l'emploi) est encore sous l'hégémonie (pour combien de temps ?) de l'ère de "la prolétarisation comme perte de savoir" (B. Stiegler, "Pour une nouvelle critique de l'économie politique").

Mais nous sommes aussi de plus en plus nombreux à vouloir entrer (en essayant de nous donner les moyens d'y parvenir via des expériences multiples et plus ou moins chaotiques) dans "l'ère du travail contributif" (B. Stiegler, interview, Rue89).

De ce point de vue, le travailleur de "l'invisible" tel que Pierre-Yves Gomez en dessine les contours dans son livre  "Le Travail invisible : enquête sur une disparition" peut être rapproché de la "figure alternative du contributeur" tel qu'en parlent Franck Cormerais et Philippe Beraud dans un article : "Economie de la contribution et innovation sociétale" (2011, innovations n°34).

La gratuité dans le travail n'ouvre-t-elle pas alors un espace inédit au "pro-am", ce professionnel-amateur dont le temps de travail n'est pas réductible au temps de l'emploi ?

serge_j@yahoo.fr