Les vendeurs de l'équitable et la participation populaire

Publié par aferro le 21 Janvier, 2007 - 10:52
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Hier, samedi 20 janvier 2007, Bernard Stiegler nous a parlé de l'intérêt que nous avons à nous intéresser de près au marketing, qui lui même s'intéresse de près au web 2.0 en vue de sa transformation en Web 3 !
Je vous propose donc un lien sur le marketing "autrement" : ici il s'agit du marketing version "commerce équitable" .

Au delà des positionnements individuels, ce qui est intéressant est la réaction des écoles de commerce, qui introduisent déjà des programmes spécifiques  (comme c'est le cas à Négocia, l'école de commerce de la Chambre de commerce de Paris).

Le lien est par
ici.

Pendant la réunion Marc Crépon a fait référence aux "cahiers de doléances" pour dire ce à quoi pouvaient lui faire penser certaines méthodes de "démocratie participative".

Je n'étais pas très en forme hier et je ne suis pas intervenu dans le débat. Personnellement, je me méfie comme la peste d'une démocratie participative qui s'appuie sur une société de la plainte et de la narcissisation, et qui serait le pendant d'une démocratie de représentation.
Je me méfie comme la peste du "peuple", à la façon de ce philosophe de la Renaissance, Francesco Guicciardini qui compare le peuple à un "animale bruto" lequel, habitué à la servitude, ne sachant pas bien comment agir, se nourrir et se protéger en pleine campagne (electorale ') devient la proie du premier qui cherche à nouveau à le soumettre.

Au fond, si la participation se résume en plus de mots de toutes parts pour dire tout ce que l'on pense avoir à dire, en équivalence de parole, il me semble qu'il s'agisse plus d'une énorme  séance de psychothérapie de groupe que de projet politique.

Je ne pense pas que notre société ne soit pas "malade", qu'elle n'ait pas besoin de ses médecins, victime qu'elle est de ses  propres socio-pathologies.
Mais, que je sache, le propre de l'être malade se situe justement dans le fait de ne pas pouvoir assumer pleinement ses responsabilités (arrêt de travail, repos du soldat, incapacité juridique..).

Personnellement je pense que la démocratie participative devrait être celle des biens portants.
J'entends par là des personnes qui sont déjà impliquées dans des actions citoyennes. Qui ne sont pas que des plaintifs, des logorréïques ou des politiques de la mise en scène.

Je pense donc qu'il y a pas de démocratie participative sans société participative, c'est à dire sans que l'individu soit capable en acte, dans son quotidien, d'interventions même minimalistes, même micro, exprimant sa dimension politique.
Sans éducation, sans formation... et sans cohérence entre une action personnelle, quotidienne, hors des projecteurs et d'une pensée médiatiquement affichée, il n'y a pas de démocratie participative possible, car au fond on s'en fout de l'autre, ce qui importe est de dire la sienne !

La république des blogs est de ce fait tout, sauf (pas encore) une république.

Adrien Ferro
www.unvulnerable.net/blog