Quand l'artiste dessine la lune, l'idiot regarde le stylo .

Je voudrais partir du sujet lancé par F. Lordon: 

1- L'economie n'est pas axiologiquement neutre ( Cf Lordon) : l’économie est elle une science dur ou une science molle (blague inévitable, à 360°: ca depend qui la manie ;) ) . C'est un débat qui est très présent en france. Il faut je pense nuancer son propos ( le mieux serait que lui le fasse, car il souléve une question passionante) . Je me permet ma reponse . 

Il ne faut pas confondre le fait que l’éthique doit diriger la science ( et donc l’économie) , et croire que la science ou les modeles ne decrivent rien du réel ni des mécanismes (mecanisme =engrenages, aussi des vases communiquant, et donc des automatismes) : une fois de plus ce qui compte n'est pas l'outil mais l'esprit qui le manie . L'outil Economique peut être neutre, mais l'usage qu'on en fait n'est pas éthiquement neutre . L’économie se veut être "la médecine de la pauvreté" (c'est ma définition) , et les grands économistes ont clairement une ethique humaniste (je vous invite à le vérifier en les lisant) . Développons un peu : l’économie et les sciences dures, modélisent (schématisent ) des problèmes , pour isoler les variables les plus déterminantes (dans un contexte particulier: "toute chose étant égale par ailleurs" ) . Tout comme une carte n'est qu'un réel schématisé et donc simplifié . Une carte parfaite serait a l’échelle 1:1 (aucun intérêt pratique) . 
Comment créons nous les modèles . On réfléchit ,on observe et de la on re-reflechit à des CONCEPTS. Ces concepts sont tout à fait réels, et fonctionnels. Tout comme les mécanismes et liens entre les variables sont réel , en gros comme en comptabilité ( actif = passif ) : se sont des vases communicants.

On voit donc déjà plusieurs nuances pointées : certaines théories décrivent des comportement mécanique comptables , d'autres vont aller vers les comportements humain et tenter de les modéliser . Pour modéliser les comportements humain nous sortons du quantitatif (car ce sont des gouts , et on ne peut créer une unité de calcul pour le plaisir ). C'est la que l'on passe du concept QUANTITATIF, au concept ORDINAL. Je ne peux pas quantifier mon plaisir , mais je peux dire si je préfère ou non une pomme à une orange . Si j'aime les deux également on dit que je suis INDIFFÉRENT . On peut, de là, vous demander combien d'argent faudrait il pour renoncer à cette pomme: cela donnera votre valorisation de la pomme dans le panier de bien que vous posséder et que vous pouvez acheter (contrainte de budget) . On appelle cela la valeur de compensation 
2- Il en suit que l’économie est surtout une machine à concept et à idée, bien plus qu'un instrument de mesure, sans compter que souvent des forces contradictoires agissent sur une économie: ceci pousse cela vers le haut, alors qu'une autre force la pousse en même temps vers le bas, rendant la mesure exacte impossible . De tout cela découle que l'on peut exprimer un concept économique en EQUATION ou bien en MOT .
3- Économétrie est une perversion de l’économie: c'est de penser qu'on peut mesurer les concepts. C'est de croire que l'on peu statistiquement quantifier chaque paramètre et chaque variables et donc remplacer les éléments dans les équations, pour en tirer des quantités exactes. Hors souvent ces équations ne representent qu'un concept mis en langage mathématique, et non une recette pour mesurer exactement les choses . C'est de cette erreur que découle cette obsession pour la comptabilité national , qui est la partie la plus stupide, mecanique et inintéressante de l'economie . En gros c'est juste un job de comptable . 
4-L'economie moderne se base sur le fait qu'en réalité on a peux de données ( en plus des données biaisées par notre éducation, nos capacité cognitive, sans meme prendre en compte notre part d'irrationnel, ce qui complique encore la tache etc c'est sans fin ..... ) ,de même on a peux de prévisions précises ( par définition une prévision est une prévision ). Tout cela forme ce qu'on appelle "UNE INFORMATION IMPARFAITE" (et donc la notion d'imperfection du marché ) . On passe donc d'une ancienne économie un peu irréaliste car présumant une sorte d'omniscience , à une économie sans mathématique: une économie de concepts . Une fois ce changement de regard opéré , on obtient plein de théories passionnantes : théorie des jeux, équilibre en compétition imparfaite (competence core , capabilité , technologie path), économie de la strategie et de l'organisation, cout de transaction ,"main visible de la hierarchie" (à comprendre dans le sens d' organisation de tout type , état ou entreprise ou organisation diverse CF O. WIlliamson) etc ...
5- si on ajoute à tout cela que les autorités diffusent non seulement une économie (surannée et sclérosé) "omnisciente" , mais en plus la frelatent : carrément en mentant sur la theorie ( balance commercial : cf annexe) , soit en oubliant l’éthique qui doit manipuler le concept (avantage comparé de Ricardo, utilisé à tout va , pour justifier une mondialisation délirante sur des bases ...délirante : dumping en tout genre et destruction des état nation) , soit encore, plus subtil, en effaçant le contexte de la théorie (exemple : plein emploie, sous emploie, situation d'equilibre; ou bien modele a court terme ou modele a long terme); on peut donc dire que l'usage actuel de l'economie est une escroquerie intellectuelle . Prendre la mesure d'un concept n'est pas sortir son mètre ruban.

Annexe : La Mesure du Concept : un peu de colle et beaucoup d'incantation

On assiste au meme probleme en economie, dans la medecine etc: 
on passe plus de temps a mesurer et a doser , qu'a simplement voire que ca va dans le mur, et qu'il faut changer la structure .
A force de tout vouloir mesurer , de croire que tout est mesurable precisement, on perd de vu que ce ne sont que des modeles , fait pour communiquer des concepts, des idées, des tendances .
Vouloir lire les chiffres et oublier les concepts , quelle folie .
Croire qu'on peu controler des modeles aussi compliquer que la meteo, l'ecologie, ou meme juste la finance , c'est une croyance qui nous tuera .
Tout cela donne une sorte de melange de specialité de la rustine et de l'alchimie (un peu de colle, et beaucoup d'incantation ) , rien de tres novateur, un comble pour la societe de l’innovation .
A force de reinventer la roue, on finira a pied
Modifié 3 fois. Dernière modification le 07:39 le 07/10/2015 ecris sur le forum d'arret sur image