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C'était la meilleure des époques, la pire ; l'âge de la sagesse et celui de la déraison, l'ère de la conviction et celle de l'incrédulité, le siècle des Lumières et celui des Ténèbres, le printemps de l'espérance et l'hiver du désespoir ; l'homme avait tout et rien dans les mains, il allait tout droit au ciel et tout droit à l'opposé – bref, cette époque ressemblait tant à la nôtre que certaines de ses autorités les plus bruyantes ne la définissaient, en bien ou en mal, qu'en termes extrêmes.
Il y avait sur le trône d'Angleterre un roi à la forte mâchoire et une reine aux traits ingrats ; il y avait sur le trône de France un roi à la forte mâchoire et une reine aux traits délicats. Dans les deux pays il était clair comme le jour pour les grands maîtres des viviers et des greniers de l'Etat que l'ordre des choses était ainsi fixé à tout jamais.
C'était en l'an de grâce mil sept cent soixante-quinze.
Ce sont les premières phrases du Conte des deux villes de Charles Dickens. (Editions du Rocher 1989)
La suite, nous la connaissons et Charles Dickens aussi. Il décrit une époque passée.
Nous aurions juste envie aujourd'hui d'inverser les propositions et d’espérer :
C'était la pire des époques, la meilleure. Peut-être.