association internationale pour une politique industrielle des technologies de l'esprit
Après les industries de transformation de la matière, nous vivons à présent au milieu des industries de l’esprit où le donné n’est plus la ressource naturelle mais d’une part le temps de cerveau disponible et d’autre part les données que nous sommes en tant qu’utilisateurs du web.
Nous vivons dans un monde industriel et qui sera de plus en plus industriel, il ne s’agit donc pas de chercher des limites à l’industrie, mais de la penser autrement. Nous sommes totalement opposés à cette idée que nous serions dans une société post-industrielle. Une telle idée repose sur une faiblesse analytique fondamentale et une image très fausse de ce qu’est l’industrie : les machines, la fumée, la transformation des matières premières, etc. Or l’industrie ce n’est pas du tout cela, c’est la standardisation, les économies d’échelle, la calculabilité appliquée à tous les procès : il y a de l’industrie dans tous les domaines, dans le voyage, dans l’affectif, ou dans le domaine cognitif.
Industrie de la culture. La culture, avant d’être un ministère, est une industrie ; c’est même aujourd’hui l’industrie la plus puissante. L’esthétique est devenue l’objet d’une exploitation industrielle systématique ; par sa captation on développe des marchés de consommation. Les industries de la culture ont transformé la culture en divertissement et en jouissance (occultant le fait qu’il n’y a pas de culture, physique ou spirituelle, sans effort)
Cependant, le monde de la culture est aujourd’hui en position d’avant-garde de la société industrielle qui s’invente. C’est en effet au sein des pratiques culturelles que naissent les nouvelles figures de l’amatorat et une nouvelle écologie relationnelle.