De la Démocratie Durable

Publié par psion le 22 Octobre, 2010 - 08:36
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Depuis que l’homme est apparu sur la terre, il n’a eu de cesse de chercher presqu’exclusivement une seule chose : le pouvoir.

 

De l’invention du feu à la télécommande, nous avons souhaité maîtriser notre environnement.

Du premier cochon sauvage que nous avons pu domestiquer aux rangées de poulets de batterie, de la première hutte aux gratte-ciels posés sur des îlots artificiels, nous avons dominé les animaux et la nature pour assurer nos besoins (même ceux que nous avons-nous-même créés) et nous permettre de coloniser la planète.

Et surtout, des premiers coups de massue aux bombes thermonucléaires, en passant par la dispute pour avoir le jouet de son frère ou de sa sœur, l’Homme a voulu prendre le pouvoir sur les autres Hommes.

 

Tout commença par des hommes qui s’auto-proclamèrent Chefs de tribu, par leur force, ou par leur intelligence. Il étaient aidés dans cette tâche et maintenus à cette place grâce à des « lieutenants » qui les défendaient en échange d’avantages en nature (abri, nourriture, …) et d’une partie du pouvoir (esclavage, droit à la reproduction…).

 

Mais ces sociétés étaient très instables : Tôt ou tard, un sous-groupe se formait au sein de la tribu, et les « inférieurs », souvent plus jeunes, prenaient la place des anciens chefs, revendiquant davantage de nourriture, le droit de se reproduire, et le pouvoir.

 

Il fallait donc que les Chefs puissent légitimer leur pouvoir :

Ils s’octroyèrent donc le droit divin, que personne n’osait plus contester, sous peine de sanction terrible de la part des Dieux qui avaient désigné ceux qui auraient le droit d’exercer leur domination.

Ce droit divin avait un autre avantage non-négligeable : il était transmissible à sa descendance !

Partout sur Terre, les rois et les reines donnèrent donc naissance à des princes et des princesses qui assouvirent le peuple et décidèrent du sort du monde pendant des millénaires, sans que personne n’osât les contester.

 

Vers 1789, les hommes eurent une idée plus incroyable encore :

Ils reprirent une ancienne idée venue de la Grèce antique qui proposait de donner le pouvoir…au peuple !

Et au lieu de devoir prendre le pouvoir en s’opposant à ceux qui le possédaient, ce fût le peuple dans son ensemble qui poussèrent ces hommes au pouvoir.

Ces mêmes hommes rédigèrent alors un ensemble de règles censées permettre au peuple de décider de son propre destin.

C’était noble, et somme toute logique : le pouvoir au peuple, pour le peuple.

 

Mais cela n’avait pas changé pour autant la nature humaine : les règles de ce qu’on avait alors appelé Démocratie prévoyaient qu’un petit groupe de personnes devait représenter l’ensemble de la population.

Ils n’étaient plus les élus des Dieux, mais les élus du peuple.

Et les mêmes causes entraînant souvent les mêmes effets, ces hommes se servirent de la légitimité et de la place que leur offrait le peuple pour assouvir la même soif de pouvoir.

Comme il y a des millénaires, ils se servirent de leur position dans la société pour assurer leur bien-être, celui de leurs amis et de leur descendance, à qui ils réservaient les meilleures places, au mépris de l’intérêt du peuple.

 

Au fil du temps, afin d’assurer la durabilité et la stabilité de ce mode de prise du pouvoir sans éveiller la colère du peuple, cette caste dominante accepta de se partager en 2 camps (chiffre généralement reconnu), dont l’alternance assurerait l’illusion du choix au peuple.

 

A présent, cette caste conçoit, vote et fait appliquer des règles qui confortent ce mode de fonctionnement et génèrent des revenus substantiels, qu’ils leurs soient directement attribués, qu’ils le soient à leurs bienfaiteurs, ou qu’ils en soient les responsables.

Ils peuvent dans ce dernier cas se servir de cet argent pour soudoyer le peuple afin de s’attirer leurs faveurs et ainsi essayer de résister à la prochaine alternance, jusqu’au moment où leurs excès et l’évidence de leur incompétence et de leur désintérêt pour les vrais problèmes de la population entraînera la passation de pouvoir au 2ème camp, qui fera alors exactement la même chose.

 

L’argent est donc bien l’outil d’obtention et de maintien du pouvoir.

Ce fait explique la main-mise des puissances financières sur les puissances politiques, qui ont besoin de la communication pour vendre leurs politiques comme les sociétés de cosmétiques ont besoin de publicité pour vendre leurs produits de maquillage.

En échange, comme à la préhistoire, les hommes d’affaires obtiennent des avantages et du pouvoir.

 

Mais là où la situation est plus grave, c’est que les hommes d’affaires ne sont pas les « lieutenants » des hommes politiques, mais leurs donneurs d’ordre !

Ces hommes politiques se sont rendus tellement dépendants et redevables du soutien financier de ces notables qu’ils ne peuvent plus s’opposer à la volonté de ceux qui sont devenus leurs maîtres.

Cette situation a pour effet de spolier toujours davantage le peuple dont les intérêts sont bien évidemment diamétralement opposés à ceux de cette élite.

 

Le système « démocratique » participe malheureusement à la durabilité du système en permettant au peuple de s’exprimer, de donner son avis, de « punir ».

Tout cela est en fait illusoire, le droit de vote dans un système bipartite étant le placebo du mécontentement, les pouvoirs en place s’assurant bien qu’une 3ème force suffisamment puissante ne puisse pas émerger, même si le point de non-retour a failli être franchi lorsqu’un parti extrémiste s’est retrouvé au second tour des élections présidentielles françaises.

 

Il est temps d’une nouvelle Démocratie.

Une forme de Démocratie qui représente véritablement le peuple et ses intérêts, et surtout qui soit capable de s’auto-censurer, par un système de vérification interne et externe, afin de prévenir toute dérive et d’assurer en continu une évaluation des choix et des résultats des politiques publiques par rapport aux besoins.

 

Quelle sera sa forme – Un Eighth Wonderland basé sur les Logiciels Libres ?

L’ « Occident » existera t-il encore à ce moment-là ?

Je n’en sais rien.