Richesse et Valeur (nouveau critère)

 

Depuis 2008, et après divers travaux tels ceux d’Amartya Sen[1], de Dominique Méda[2], de Patrick Viveret[3] et de Jean Gadrey[4], notamment, il est largement admis qu’il nous faut définir de nouveaux indicateurs de richesse, c’est à dire donner un nouveau sens économique à la valeur. Ni la croissance, ni le PIB qui est censé la mesurer, ne tiennent compte des productions qui se passent par-dessus le marché, c’est-à-dire des « externalités » – positives ou négatives.

 

Ars Industrialistente à sa manière de contribuer à cette réévaluation de la richesse économique dans le cycle élargi de la création de valeur. La création de valeur induite par la contribution, que l’on peut nommer « valeur sociétale »[5], permet de redéfinir un calcul de coût comme un calcul d’investissement (éducation, santé, biens collectifs), puisqu’elle organise une mesure différente du bien-être des personnes en prenant en compte d’autres critères que celui de la valeur ajoutée dans le PIB. En articulant la mesure de l’activité à la mesure du bien-être, il s’agit de dépasser la représentation du seul rapport de la production avec la formation et la distribution des revenus.

 

Les indicateurs du développement humain et les communities indicators constituent des tentatives encore insuffisantes en vue de dépasser le calcul économique par la valeur ajoutée. Ce que nous nommons l’« économie de la contribution », est une économie politique du travail, qui privilégierait l’appropriation plutôt que la captation, en développant une nouvelle théorie de la valeur, dite contributive, se déclinant autour d’un double enjeu : 1) celui des externalités et des politiques territorialisées, 2) celui de la capabilité des acteurs.

 




[1]
Amartya Sen,

[2]Dominique Meda, Qu’est-ce que la richesse ?, Aubier, 1999 

[3]Patrick Viveret, Reconsidérer la richesse, édition de l’Aube, 2003.

[4]Jean Gadray, Florence Jany-Catrice, Les Nouveaux Indicateurs de richesse, La Découverte, Repères, 2007.

[5]La valeur sociétale peut apparaître à travers un compte de création collective, qui fait émerger une nouvelle comptabilité de la richesse créée, et partant, de nouvelles méthodes de mesure et de nouveaux outils de traitement de l’information économique. À l’origine du rapport entre contribution et valeur, on trouve d’autres sources que le travail (économie classique, Marx), la rareté ou l’utilité (économie néoclassique), puisque la création de valeur dans le circuit de la contribution s’opère à partir des effets induits directement ou indirectement par des investissements de participation, dans lesquels les contributeurs publics et privés associent leurs intérêts et articulent leurs plans d’action.

(cf. Philippe Béraud et Franck Cormerais,« Une économie politique de la valeur sociétale ? », Cosmopolitiques, n° 5, Editions de l’Aube, La Tour d’Aigues, 2003 ; « Démocratie, Economie et Technologie : rareté sociétale et innovation », in Humbert M. et Caillé A. (éd.), La démocratie au péril de l'économie, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2007).