Technologies relationnelles

Enregistrements des débats : "technologies relationnelles et territoires" organisés par Ars Industrialis à La Colline le 19 mars 2011 avec Hugues Aubin, Christian Fauré et Bernard Stiegler

 

 

La séance précédente, en compagnie de Frédéric Worms et sous l’intitulé “soin et relation”, était à la fois une introduction à la séance du 19 mars qui sera pleinement consacrée à la question des technologies relationnelles et à la séance du 14 mai qui sera consacrée au soin et à la pharmacie industrielle.

Ars Industrialis parle de “technologies relationnelles” (telles l’écriture, les technologies de la communication, les réseaux sociaux, etc) parce que celles-ci sont avant tout des technologies d’individuation psychique et collective. Cependant, avec le stade actuel de la numérisation des relations sociales, que nous décrivons comme un stade spécifique dans un processus de grammatisation, se pose à nouveaux frais la question de la transindividuation et donc celle d’une nouvelle écologie relationnelle et d’une nouvelle économie relationnelle.

D’autre part, si les technologies numériques ont souvent été présentées comme un vecteur de déterritorialisation, notamment vers un hypothétique monde virtuel, on constate à présent une tendance à mettre en œuvre ces technologies au service de politiques de re-territorialisation ; cela va des fonctionnalités de géo-localisation de plus en plus présentes dans les réseaux sociaux aux politiques urbaines et territoriales pour rendre à la fois plus attractifs et plus vivables les territoires qui sont à présent qualifiés de “territoires augmentés” en passant par la formation de communautés locales d’intérêt reliées par les réseaux sociaux localisés – et les pratiques des technologies numériques dont les énormes transformations en cours dans le monde arabe relèvent aussi de ces tendances.

C’est pourquoi que nous consacrerons cette séance publique du 19 mars à l’axe “technologies relationnelles et territoires”, avec la participation d’un praticien de la question en la personne d’Hugues Aubin qui est un des acteurs clés de la mise en place de la politique d’ouverture des données publiques de la ville de Rennes qui fait figure, en France, de ville pilote et innovante en la matière.

Interviendront également Christian Fauré pour une restitution des réflexions du groupe de travail d’Ars Industrialis sur les technologies relationnelles, ainsi que Bernard Stiegler qui précisera les enjeux philosophiques qui caractérisent l’approche d’Ars Industrialis en matière de technologies relationnelles.

 

intelligence collective

Bonjour,

J'ai bien écouté l'émission de B.Stiegler avec Mme  Canto-Sperber sur F-Culture.

Là où B.Stiegler se trompe, c'est que l'innovation des réseaux sur les territoires en dehors du consumerisme comme démarche d'action et politique a commencé bien avant la pratique des  technologies numériques et l'arrivée de l'ordinateur individuel dès la fin des années 80 : elle a été mise en oeuvre par un programme d'ensemble qui est complètement inconnu des milieux parisiens y compris de Deridda et qui s'appelle Leader ( liaison de développement entre les économies rurales) : ce programme diffusé dans toute l'Europe de l'Ouest et du Sud pendant trente ans a permis aux communautés locales volontaires de passer du bottom up au top down en matière de développement local des initiatives et de l'innovation.Ce programme LEADER a généré une masse de travaux sur la démarche et sur les innovations sociales entre 90 et 2007 dans toutes les universités européennes, peu dans notre pays car nos élites n'ont jamais compris dans la réalité ce qu'était l'approche bottom up, question de culture....!  sauf dans de rares cas.......nos élites n'ont toujours pas bien compris ce qu'était et ce qu'entrainait le concept et l 'outil de du développement durable.......de ce point de vue là, vous êtes bien français.....En fait pas  besoin de lire Derrida ou Deleuze ou Althusser  pour comprendre que le microcosme parisien, et on peut le vérifier avec des observations comportementales critériées, est plus devenu un obstacle ou un frein