La société qui vient

Publié par cfayat le 13 Février, 2012 - 21:23
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Enregistrements vidéo des débats du 3 mars 2012 à La Colline

 

 

Samedi 3 mars 2012

Du 14 heures à 17 heures

A La Colline, 14 rue Malte Brun, 75020 Paris

La société qui vient

Entrée gratuite

 

Table ronde et débat public

 

avec

 

Hugues Barthelemy, Franck Cormerais, Christian Fauré,

Julien Gautier, Alain Giffard, Denis Kambouchner, Philippe Meirieu,

Bernard Stiegler, Victor Petit et Guillaume Vergne

 

 

 

 

En associant avec Skholè.fr, Ars Industrialis a fait paraître tout récemment aux éditions Mille et une nuits L’école, le numérique et la société qui vient – un ouvrage co-signé par Julien Gautier, Denis Kambouchner, Philippe Meirieu, Bernard Stiegler et Guillaume Vergne.

 

Nous vous proposons de participer le samedi 3 mars prochain, de 14h à 17h, au théâtre de la colline, à une discussion des thèses et analyses avancées dans cet ouvrage.

 

Jean-Hugues Barthelemy, professeur de philosophie, Franck Cormerais, économiste et professeur de sciences de l’information et de la communication, Christian Fauré, ingénieur, Alain Giffard, directeur du Groupement d’intérêt scientifique « Culture et médias numériques », spécialiste de la lecture, et Victor Petit, post-doctorant en philosophie à l’université de Compiègne, s’entretiendront avec Julien Gautier, Denis Kambouchner, Philippe Meirieu, Bernard Stiegler et Guillaume Vergne pour ouvrir ensuite une discussion générale avec toutes les personnes présentes.

 

En partant de la question de l’école – mais aussi de l’université – dans un monde où l’écriture numérique semble s’imposer partout, souvent en lieu et place de l’écriture telle que nous l’avions connue, et donc de la lecture qui en était pratiquée depuis plus de deux millénaires dans les institutions du skholeion, la question est bien de s’interroger sur la société qui vient.

 

Ars Industrialis pose en principe général aussi bien qu’en point de méthode qu’il n’est pas possible d’isoler les questions dites « sectorielles » les unes des autres : s’il est évidemment impossible de proposer une politique scolaire isolément d’une politique universitaire, et donc d’une politique de recherche, celle-ci ne peut que s’inscrire elle-même que dans une vue d’ensemble du devenir contemporain sous ses divers aspects et en particulier au moment où le numérique s’impose comme l’élément dominant de la relation sociale, c’est à dire aussi intergénérationnelle, ou comme affaiblissement de cette relation – précisément en l’absence d’une politique appropriée qui est nécessairement aussi industrielle et culturelle, mais aussi par exemple énergétique ou même de santé publique (et de couverture sociale de la santé).

 

Car de fait, s’il est vrai que, comme le soutient Jeremy Rifkin dans son dernier ouvrage, nous sommes entrés dans une troisième révolution industrielle, il faut repenser à la fois les missions, les instruments, les fonctions et les savoirs de l’éducation nationale à partir de ce contexte où, comme le soutient Rifkin, l’enjeu et de reconstruire de la responsabilité, c’est à dire de la capacité (dans le langage de d’Amartya Sen), c’est à dire aussi bien de la majorité (dans le langage des Lumières).

 

Une telle reconstruction n’est cependant possible qu’en relation étroite avec l’éducation sous toutes ses formes – aussi bien l’éducation populaire, telle que Robin Renucci tente par exemple d’en réactiver le sens, que l’éducation parentale telle qu’elle relève d’une responsabilité qu’il est cependant devenu presque impossible d’exercer face à l’agressivité irresponsable du marketing contemporain.

 

Tout aussi bien, c’est le rôle des dispositifs de publication sous toutes leurs formes qui doit être revisité et interrogé – en tant qu’ils forment l’espace public, c’est à dire l’espace de la responsabilité collective, qui définit elle-même les conditions d’exercice de la responsabilité individuelle. Au XXè siècle, les organes de production de la publicité – au sens de l’Öffenlichkeit, c’est à dire de l’espace public – sont devenus des industries culturelles, et de nos jours ils se transforment en industries numériques.

 

Si l’on peut entendre dire parfois que face à ces nouveaux médias, l’école est condamnée à disparaitre au profit de l’autoformation, c’est à dire en réalité de la privatisatin de la formation en ligne, n’est-ce pas parce que les autorités académiques et universitaires paraissent rester sans voix, et stupéfaites, sinon stupides, face à cette mutation éditoriale sans précédent ?

 

Là aussi nous pensons qu’une politique publique des médias, de l’édition et du développement des dispositif de publication sous toutes leurs formes, dont les réseaux sociaux sont les dernières occurrences, doit être conçue en relation étroite avec une politique éducative et une politique industrielle et économique.

 

Ce sont ces questions que nous voudrions soumettre à vos réflexions, propositions et discussions.

«(…) faire reparcourrir aux

«(…) faire reparcourrir aux élèves grâce à une dimension d’historicité des contenus du savoir , les processus même d’inventions qui ont débouché sur ces contenus du savoir »

Cette perspective amenée par Jean-Hugues Bartélémy m’a inévitablement fait penser à l’évolution que prendrait (j’espère)  l’activité de mon cousin, évolution dont il me parle déjà depuis un ou deux ans lorsqu’on se croise.

 Un diplôme de théologie en main agrémenté entre autre de formations de culture religieuse, il a été animateur pastoral et à exercé dans un lycée (par l’intermédiaire d’un organisme externe à l’éducation nationale).

  Son diplôme équivalant au master , il poursuit ses études qui pourrait notamment lui permettre (m'a-t-il dit) de former des professeurs de Lycée afin qu’ils puissent justement apporter une dimension historique, humaine, noétique..  dans chacune de leur matière et ainsi redonner du sens dans l’apprentissage de ces connaissances, permettre aux étudiants de mieux se projeter etc ….

Lorsque mon cousin m’en a parlé la première fois,  j’étais perplexe et (agréablement) étonné puisque pas du tout dans la tendance de la « rationalisation » actuelle et il m’a précisé que ceci faisait partie d’un projet (déjà) pensé par l’éducation nationale…

Evidemment il m’avait fait part de son émerveillement sur la pertinence des idées que l’on peut déjà découvrir dans les "saintes écritures", et lorsque à notre dernière rencontre il m’a exprimé le même sentiment sur la philosophie grecque, la similitude des problèmes politiques rencontrés avec ceux d’aujourd’hui, je lui ai forcément parlé des cours de Bernard Stiegler mises en ligne et j’étais bien content d’avoir prévu de lui offrir son dernier livre « Ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue ».

En espérant que son vœux se réalise prochainement  :  au vue de son parcours personnel plutôt singulier, il trouverait idéalement sa place dans ce que je trouverais être un des plus essentiels et beaux métiers du monde …

Merci à chacun des intervenants de cette table ronde, pour leur investissement, leur rôle pédagogique, leur qualité d'orateur qui me laisse toujours admiratif..