La fin des coupables

Publié par sthierry le 27 Decembre, 2017 - 22:58
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Bonjour,

 

je souhaitais partager un certain angle d’approche de la microcosmologie à travers une réflexion personnelle que je complète avec l’expérience de 2 intervenants et en m’appuyant sur 2 questions évoquées par Bernard Stiegler : celle de "l'expérience infini de la limite" et de la nécessité  de l'effroi, lui-même se référant à ces deux réflexions de philosophes:

 

-          une critique de ce passage de la phénoménologie de Hegel :

 

«...rapprocher la philosophie de la forme de la science, ce but atteint elle pourra déposer son nom d'amour du savoir, pour être savoir effectivement réel ... »

 

qui interroge  sur « l’amour du savoir infini » et le désir dans la « quête » du savoir absolu…ou  du "non savoir absolu" comme l’interprète Bernard ;

 

Y-a-t-il dans le discours d’Hegel un passage qui ne laisse aucun doute sur sa non distinction ou confusion entre le savoir de la science, par essence séparé, et la connaissance totale et achevée ? Dans tous les cas, si l’on fait la distinction, ce savoir absolu représenterait donc plutôt le savoir du savoir, comme l’évoque certaines interprétations; c’est-à-dire une quête de l’essence du savoir plutôt que sa vocation proprement infinie, dans les processus rudimentaires de la connaissance du Moi dans sa forme « absolu » ; soit à mon sens, ce qui concerne le fonctionnement du monde intérieur plus qu’extérieur, la forme du savoir plus que le fond.

 

Quête ou reconquête notamment à travers des principes universels, en tant que polarités, qui concernent tout autant corps et Esprit, tout autant savoir direct du ressenti et expérience vécu, pas forcément rationalisables (au sens moderne du terme, Hegel parlant d’ailleurs de « rapprocher » la philosophie et pas forcément de la réduire à la science?), que de savoirs discrétisés et « réflexifs » de l’Esprit à travers une perception plus « exterieure », indirecte, analytique ou analogique, permettant dans l’apres coup de cet apprentissage, de prendre pleine conscience du pharmaka et de son rôle, ou du défaut d’origine comme condition de possibilité du savoir non fini du vivant, et condition de l’epoke ? ( à travers également la compréhension du retrait/hors retrait, de la distinction entre spectacle subi et du jeu etc…)

 

Dans cette interprétation, ce savoir absolu ne serait donc pas a percevoir comme une finalité, mais comme une étape déterminante, où au-delà de l’expérience limite de l’Esprit rationnel univoque, dans une volonté (vaine) d’autonomisation et de se passer du défaut d’origine, l’Homme redeviendrait artisan de sa raison, donc de sa con-science, se dévoilant les conditions d’existence de son âme et se donnant la possibilité de découvrir que ce savoir spécifique dit « absolu » peut etre considéré lui-même comme le « pharmaka » ou la véritable porte d’ accès à la connaissance du Tout, toujours inachevée dans le temps et la différance, dans une triple compréhension du ressenti, de la discrétisation et de la suprise ou l’emerveillement, dans une véritable transindividuation qui donne sens à la vie et permet de sortir de l’oubli de l’Etre?

 

Savoir correspondant à l’ « alpha » condition de possibilité de l’accés à l’ « omega » ?

 

-          Bernard avait également évoqué le passage de Nietzsche dans son approche visionnaire de la « volonté de puissance » (que je découvre quasiment comme Hegel, précision que j’apporte pour ne pas voiler mon toupet…) :

 

« La " Modernité " envisagée sous le symbole de la nutrition et de la digestion. :

 

La sensibilité est infiniment plus irritable  (- sous les oripeaux de la morale: l'augmentation de la pitié - ); l'abondance des impressions disparates est plus grande que jamais: - le cosmopolitisme des langues, des littératures, des journaux, des formes, des goûts différents, même des paysages. L'allure de cette affluence est un prestissimo; les impressions s'effacent; on se défend instinctivement d'absorber quelque chose, de s'en laisser impressionner profondément, de " digérer " quelque chose - il en résulte l'affaiblissement de la faculté de digestion. Il se produit une sorte d'assimilation à cet accablement d'impressions;

 

L HOMME DESAPPREND D AGIR; IL ne REAGIT

 

plus qu'à des impressions du dehors. Il dépense ses forces, soit dans l'assimilation, soit dans la défense, soit dans la réplique. Profond affaiblissement de la spontanéité -l'historien, le critique, l'analyste, l'interprète, l'observateur, le collectionneur, le lecteur, - ils sont tous des talents réactifs, - ils font tous partie de la science !

 

Préparation artificielle de sa propre nature pour en faire un " miroir "; on est intéressé, mais ce n'est en quelque sorte qu'à l'épiderme; il y une froideur par principe, un équilibre, une température maintenue à un degré inférieur, juste au-dessous de la mince surface, où il y a de la chaleur, de l'agitation, de la " tempête ", un mouvement de vagues.

 

Opposition entre la mobilité extérieure et une certaine lourdeur, une fatigue profonde.

 

Le surmenage, la curiosité et la compassion - voilà nos vices modernes »

 

 

La première expérience « limite » que je souhaite évoquer au regard de cette citation, concerne le témoignage de Nicolas qui nous a quitté cette année, et dont je me reconnaissais partiellement dans son « parcours symptomatique», dans une bien moindre intensité, en partie du faite que je fasse parti d’une génération précédente.

 

J’inscris ce parcours dans ce que je me permettrais d’appeler un « programme » plus globale d’entropisation (et anthropisation) opératif (trajectoire délibérément choisie par les dirigeants), une brève analyse des facteurs en jeu ici montrant que ce parcours comme d’autres accumule de trop nombreuses convergences de principes, mais l’intérêt de mon propos étant plus de s’interroger sur les limites de cette évolution anthropologique que sur son degré de « fabrication » ou sa nature à la source. 

 

Nicolas faisait partie de cette catégorie de personnes aux troubles autistiques particuliers et intermédiaires type « asperger », fréquemment associés à des infections dites « froides » ; ces personnes sont fréquemment livrées à elles-mêmes et au dictat de la médecine ; on sait aujourd’hui que certains de ces « syndromes » infectieux et neurologiques, sont reconnus différemment en fonction des régions et souvent soignés en dépit du bon sens, voire ignorés. Ces cas particuliers m’apparaissent comme la pointe saillante (et dégâts collatéraux) d’un darwinisme social plus global et voilé, où la diversité des troubles vécus à des degrés tres divers, masque des origines plus communes qu’elles n’y paraissent.

 

On constatera dans le témoignage partagé ci-dessous de cette expérience singulière, combien la relation à l’autre (dans le rapport au familier s’opposant à l’in-quietant), les conditions environnemental et alimentaire deviennent fondamentaux ; ainsi au sentiment de dépersonnalisation propre à l’exces d’éléments « faisant barrages » et considérés comme « corps etrangers » par l’organisme, peut coexister un état momentané de conscience modifiée propre à certaines pratiques alimentaires (crudivorisme végétarien, ou jeûne par exemple).

 

D’autre part, et du point de vue des « prédispositions », Nicolas considérait notamment que sa mère était « morte avant d’être morte » suite notamment à des traitements pharmaceutiques, et que comme lui, elle ne ressentait plus d’émotions. Serait-ce un exemple représentatif à petit échelle d’une transmission épiphilogénétique  moderne ou de la « déconstruction » ?…

 

( Sur un plan culturel, cela me rappel d’ailleurs ces si nombreuses et rediffusées séries d’anticipations ou de science fictions dont les acteurs rivalisent de flegme et de regards stoïques « so… anglés ! »)

 

Ce témoignage pourrait d’une certaine facon concerner tout le monde ; comptant parmi les personnes où le « terrain » endosomatique est particulièrement perturbé (ou « dispersé »), Nicolas avait accumulé l’expérience de la plupart des symptomes neurologiques … relatifs a son époque (ou non-époque dirait Bernard ?)

 

Il a su néanmoins à travers ses recherches et une certaine acuité intellectuelle, trouver et expérimenter des voies de guérison possibles (qui au cas par cas, sont susceptibles d’interpeler tout le monde aujourd’hui).

 

Suite à une cure alimentaire donc, il explique son expérience que je qualifie de « limite » (certains parleraient de conscience modifiée ou de manière plus déplacée d’«éveil »)   vécue comme la réception quasi mystique d’une connaissance autre que rationnelle, lui apportant des dons d’empathies et d’ubiquité manifestement hors norme que je prends au sérieux ;

 

 c’est en tout cas à travers son témoignage que l’on peut constater que « panser par la pensée » par CE savoir purement « rationnel » aussi vaste soit-il, semble tout à fait insuffisant, lorsque comme lui, on a perdu la capacité minimale d’ « habiter son corps » comme d’y « laisser des traces » mnésiques (pour reprendre l’idée de Colette dans le séminaire de la microcosmologie).

 

Nicolas a-t-il expérimenté (par défaut plus que par choix) ce savoir dit « absolu » ? qui n’est pas non plus l’expérience de la « pleine conscience » ou « pleine attention » relatives à une méditation expérimentée, puisque justement dans son cas son corps « faisait défaut » .

 

Ce vécu s’apparente manifestement en tout cas à un amour du savoir « avorté », car non vécu transindividuellement (malgré des échanges en réseau avec d’autres personnes aux experiences similaires) dans une perception plus ou moins définitive, d’un « scellement » du corps ( d’ailleurs si peu connu dans le cas de dépressions où l’on pense que le problème est seulement extérieur alors que congestion somatique et « pression » sanguine sont en jeu), et où la condition d’une conscience scellée dans un corps physique comme sociale aliéné, dépossédé de sa conscience, devient l’enfer…. Absolu ? (de l’ occi-dans…)

 

On peut pressentir chez un président américain les premières sonneries de trompettes d’un dévoilement, incarnant la symbolique d’un peuple « anté christ » transcendé par le reseau prothétique de l’intelligence artificielle, issu de l’ « industrie de la conscience » (« qui fait hors » la conscience...), peuple de L’esprit « tout puissant » ? (se prenant trop…vite, pour le « Tout Connaissant » , deux principes qui me semblent être deux pôles de l’auto connaissance du div-in), esprit rationnel isolé qui, réduisant l’Etre aux représentations de l’etant dans une dynamique d’appropriation, perd le contrôle de sa condition de possibilité dans l’oubli du pharmaka, son défaut d’origine (comme me semble entrevoir Marx dans les manuscrits de 44), de sa déterritorialisation à sa communautarisation, jusqu’a la « deconstruction an-archique», systémique, de son corps physique et toute ses « sous alliances » (bacteries protectrices/nettoyeuses, microbiotes/cellules, cellules/organes , cellule/mitochondrie, adn/nucleotide etc) à l’origine de nombreuses mal-a-dies.

 

L’Esprit de cette population aux tendances « psychorigides » se voit bientôt « écartelé » dans une schizophrénie horizontale, entre un mondialisme et un régionalisme exacerbés (dont certains chercheurs montrent combien ces projets ne datent pas d‘hier) ; du macro au microcosme,  il se projette ainsi dans une illusion d’autonomie, à travers le prolongement exosomatique de son hôte : son corps associé (et ses sous-ensembles), « corps » qui devait renvoyer à l’origine au principe dual (et non dualiste) associé a l’esprit, ou « Tout en un » et à l’infinitésimale, mais qui dans ce contexte d’oubli dans la division, en vient à contrôler l’esprit rationnel «séparant» , ce dernier ayant fini par le réduire à un « Autre fonctionnellement indépendant », dans une sorte d’ image symétrique inverse statique, alors que ce corps n’est irreductiblement que partiellement autonome, à la fois l’etranger et le familier, la répétition et la différence.  

 

Chaque partie corps/Esprit semble s’appréhender alors comme menace ou parasite, tel l’homme et sa terre nourricière; l’alliance rompu, l’Esprit « vendant son âme », se rend lui-même vulnérable dans l’accroissement de son hétéronomie, dominé par son corps biologique et surtout technologique, dans une scalabilité d’un schéma… dont le scénario rejoint celui de l’echelle de la «macro(n) –politique » dans tous les domaines, où le 2 eme temps se confond au 3eme et le défaut se confond à la négation de LA vérité et l’Unique trajectoire de cet esprit.

 

Esprit « tout puissant » qui « fait corps » à son Histoire en sa volonté d’appropriation et d’exactitude qui finit par paralyser son apprentissage et ces conditions de possibilité à force d’accélération, à force d’oubli et du mépris de la connaissance non rationnelle, de l’impensée des tres-ors de rétention primaire et secondaire au-delà de la seule rétention tertiaire qui conduit à l’hégémonie d’un non sens: le principe manifesté réduit à sa fonction de jeu de miroirs, d’outil d’auto apprentissage dans lequel est absorbé lui-même l’esprit ;

 

deux possibilités s’offrent alors : transformer le monde à l’ image du 1 légitimé par son inverse 0, tel l’avènement du pervers narcissique réduit à l’ étant, dans sa vision de l’ « un-qui-s’étend » auto-légitimé dans son reflet inverse du paranoiaque… scellant définitivement le monde intérieur ; l’autre possibilité est de prendre conscience de ce qui fait « écran »… : c’est-à-dire le reflet auquel devrait ressembler l’Etre en ses principes absolus ? car le symbole techno-logique créé n’incarne-t-il pas le « pôle » dynamique (masculin) externalisé dans le celé de l’ecran, devant être reconsidéré au regard du monde d’aujourd’hui, dans une approche plus limitée et pas aussi essentiel pour l’Etre, et le pôle générateur (féminin) en l’image du « contenu de l’ecran » se dévoilant dans le savoir intérieur de l’Etre, a revisiter dans une perception beaucoup dynamique et fondamentale, la représentation de ces deux éléments étant réunie techno-logiquement par la lumière, support de la science, à l’image de l’âme et de l’émerveillement support de la con-science ?    

 

 

J’en reviens aux effets de la prolétarisation « psychique » sur la partie de cette deuxieme catégorie de population plus « sensible » que celle représentée par Trump, proche du symbole de l’axe verticale de cette « croisé des chemins » où l’ignorance de l’Homme à « bon dos » face à sa « Passion » de l’amour du savoir qui tente de s’exprimer dans ces esprits, peut etre de manière plus « consistante, qu’existante » ; dans une passion « déchirante » propre à l’aliénation environnante, révélant une dépossession intérieure plus qu’extérieure, que l’on retrouve emblématiquement chez ces personnes atteints de troubles autistiques souvent associées à des infections dites froides et dont la sensibilité singulière qui semble en découler, a conduit à ce que certains les dénomment enfants « indigos » ; il semblerait chez eux qu’un dévoilement inné de connaissances s’opère, qui pour certaines personnes, semblent etre annonciateur d’une « nouvelle génération » où l’Esprit prend alors conscience de son enfer-mement en un « corps » ignoré, entropisé et méprisé, quel que soit l’echelle de « ce qui fait corps »,  dans l’efficace scalabilité du mon-de de l’automatique et du voilée.

 

« Indigos »… dont semblent être ébloui lors d’un entretien Marc Luyckx Ghisi ancien membre de la cellule de prospective a l’UE à l’initiative de J Delors, mais qui semble peu bavard sur la condition de certaines de ces personnes avec une vie sociale tres réduite que l’on abandonne au main de la médecine actuelle qui finissent de les achever.

 

Il ne semble pas non plus s’alarmer du développement de ses troubles du spectre autistique  dans une population qui semble de plus en plus « épiphilogénétiquement modifiée » pour s’adapter à une nouvelle « économie de la connaissance » (sans certitudes d’adoption), population dont l’amplitude des symptomes n’est pas suffisante ou symptômes trop divers pour etre repertoriés comme des « mal-a-dies » (des maux calculables…) donc sans reconnaissance ou prise en charge sociale adaptée, états de faits devenant états de droits conséquence d’un naturalisme que décrit mieux que moi le deuxieme intervenant que je souhaitais évoquer : Pierre Henri Castel, à travers un prisme de l’histoire de la psychanalyse.

 

Certains médecins ont pourtant montré le lien de ces troubles dans la synergie existante entre les métaux lourds qui alimentent et favorisent certains micro organismes et « radicaux libres » du terrorisme intérieur, autant que certaines ondes à hautes fréquences, et divers chimies (glyphosate, composés bromés etc..) qui provoquent des problemes d’élimination ou de dysbioses (entropie interne) et perméabilité des 5 barrières fondamentales de protections endosomatiques.   

 

La valorisation de l’économie de la connaissance à la manière du séduisant rhéteur Idriss Aberkane, et comme lors de tout changement de paradigme sans doute, reste peu bavard sur les limites ou les revers de ce petit « jeu » à double tranchant de l’amour du savoir, où l’on valorise certaines « singularités » psychiques : asperger, dyslexique etc.. dans et pour l’esprit de la silicone valley,semblant faire l’impasse sur les causes de l’ expansion de ces « différences » relationnelles, autant que l’eugenisme qui en découle, y compris dans un prolongement possible de « vivre et penser comme des porcs » de Gilles Chatelet.

 

Je pourrais d’ailleurs rajouter un autre petit exemple en une parenthèse, de ce jeune homme « épris » du savoir … absolu ? transmis par un « cousin » marxiste, auteur radicale aux accents situationnistes et présocratiques, qui était devenu son « pont » médiatique, ayant décidé du jour au lendemain de supprimer tous ses enregistrements, ne supportant apparemment pas que ce « pré-cieux » savoir tombe aux mains d’ideologistes, alors qu’il sait pertinemment que c’est le lot de toutes «bonnes paroles » (à défaut d’être exacte) dans l’Histoire et que ce savoir reste un « outil » de l’Esprit et non une fin, la cause venant peut etre d’un refus du défaut d’origine en confondant ou réduisant le « scellement » du jeu propre à la nature à celui de l’homme et son spectacle de la marchandise  « Debordien » qui réduit tout le vivant au faux et est un scellement particulier de dissimulation, cette confusion entrainant une voie sans issue et obsessionnelle… mais cela reste une proposition d’explication.

 

 

J’ajoutes quelques précisions avant de laisser les liens des témoignages de Nicolas. Les personnes préparées ou qui ont les moyens psychiques suffisant de connaitre et dépasser une conscience modifiée que certains associent à l’éveil  (suite à une EMI, pratique alimentaire, experiences mystiques et autres bouleversements qui conduisent à la… « transvaluation absolu » individuel ? à l’echelle de l’alpha, tel Franck Lopvet, Philippe Montlaurent, Charles Coutarel… ;) où la perception du monde risque de se réduire dans l’expression d’une injustice sous un décor de carton pâte, s’en sortent bon an mal an (en attendant l’ « aurore » qui permet le dépassement de la somme des unités ?)… pour peu qu’ils se sentent en capacité de se projeter dans un devenir transindividuel. Les « perdants » qui n’ont pas choisi ce « petit jeu » d’une perception immanente du savoir absolu donc limité, à travers un corps qui reste singulièrement « entropisé», pourraient bien représenter « le reflet » de notre impensé,  celui du fruit de l’oubli de l’universalité dans notre incomplétude, l’oubli du pharmaka,  du défaut d’origine comme support de possibilité donc de liberté, et le mépris de la technique qui en découle . Une technique qui devient alors moins associée à une politique sociale telle que  « dans ce poème il y ait un nombre tel qu’il empeche de compter… », qu’à un programme naturaliste réduit à l’obsession de la seule production ascensionnelle et rationnelle, d’un homme qui aurait trop tardé dans son « nid terrestre »…

 

En attendant, ces personnes aux experiences limites mais non dépassées, ont probablement percu de pres l’aveuglement de la lumineuse « unité absolu », et comprennent mieux  la « caverne », mais  vivent après coup une deuxième mort en tentant de raconter « à des murs » , l’insensé non transmissible et emprisonné en leur chair, à l’image des victimes des horreurs des camps à la sortie de la guerre : adieu au langage comme dit JL Godard, adieu au sens de la vie lorsqu’elle n’est percu que comme un spectacle pour du spectacle, confirmation de la négation plutôt que négation de la négation dans le faux dévoilé, un double redoublement de la non-epoké , d’un reve-volution de conscience intransmissible a ses corps physique et sociale, à moins d’un sursaut de conscience dans l’effroi de l’effacement des traces, et leurs ombres laissées telles des bouteilles à la mer dans « le projeté manifesté » de l’Etre oublié,  le réseau numérique qui nous relie aujourd’hui.

 

Et l’on pourrait rajouter cette citation de Niestzche : « Malheur ! Voici le temps où l'homme ne peut plus donner le jour à une étoile qui danse. Malheur ! Voici le temps du plus méprisable des hommes, qui ne peut même plus se mépriser lui-même. Voyez ! Je vous montre le dernier homme. »

 

Voici les témoignages de Nicolas , les deux premiers peuvent suffir :

 

Continuez le combat

 

Ma vie est un enfer

 

Comment être dans la tête de n'importe qui

 

L'expérience de la mort avant la mort

 

Vous êtes des meurtriers !

 

Témoignages que je complète avec l’analyse plus « universitaire » de Pierre Henri Castel que j’ai trouvé des plus pertinentes, en tout cas audacieuse, même si on peut ne pas vouloir le suivre sur toute la ligne. A travers la psychanalyse, la philosophie, et l’anthropologie il nous raconte à sa manière la chute de « la civilisation de l’Esprit », dans son livre la « Fin des coupables » où j’ai repris ci-dessous les passages qui me semblaient les plus intéressants. Les plus curieux pourront se le procurer pour analyser « le cas paramord » qui clos l’ouvrage.

 

Les principales notions qui en ressortent : l’autonomie aspiration puis autonomie condition à travers l’autocontrainte que l’auteur articule vers la fin de son ouvrage en une possible volonté de transvaluation.

 

On passe de Freud à Junger, un détour par Marx ou l’évocation du cas typique d’Eichmann lors de son « jugement dernier »… et l’on finit l’ouvrage à travers les Thérapies cognitives et comportementales comme support de la « désintériorisaion » et  de « la religion de l’individu », juqu’au cerveau, dernier bastion de l’ « étranger » de l’Esprit (rationnel), comme avait pu le prédire Platon, de mémoire…

 

 

La fin des coupables partie 1-la récusation politique de l individualisme - Totalitarisme et démocratie au prisme de la psychanalyse (1930-1960)

 

 

La fin des coupables partie 2 la fin de l'obscessionel à l age de l' individualisme - Essor des thérapies comportementales et remise en cause de la psychanalyse (1960-1980)

 

 

La fin des coupables partie 3 cognitions coupables - cerveaux fautifs - Les TOCS à l’Age de l’Autonomie-Condition (1980-2010)

 

La fin des coupables partie 3b cognitions coupables - cerveaux fautifs

 

La fin des coupables partie 3c et fin cognitions coupables - cerveaux-fautifs