Est-ce la fin de l'Emploi et du Savoir ?

Publié par jneau le 20 Aout, 2016 - 20:15
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paru sur Bilan

 

 

En gestion du changement, l'analyse de l’État présent est fondamentale avant de définir un État futur et les étapes pour passer de l'un à l'autre.

Première partie: les constats

En 2005, le philosophe français Bernard Stiegler crée l'association Ars Industrialis. Le but de ce billet est de présenter une de leurs thèses en résumé et en vidéo.

 

En 2005 donc, Ars Industrialis pressent que les industries culturelles et les technologies du savoir menacent la "vie de l'esprit", notamment par la captation de l’attention, prenant comme exemple les propos de l’ancien patron de TF1 écrivant en 2004 "ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible" (lire la citation in extenso).

 

Ars annonce également, sans toutefois la cerner complètement,  la crise qui surviendra en 2007-2008. Soudain, on s'intéresse à leurs thèses dans les milieux industriels et dans les sérails politiques de gauche comme de droite (la Radio Suisse Romande vient de consacrer 15 heures d'antenne à leurs travaux).

 

10 ans plus tard, le Boston Consulting Group rédige son rapport sur la 4ème révolution industrielle et les risques pour l'emploi qui sert d'agenda au World Economic Forum 2016 à Davos.

 

Le 26 juillet dernier, le BCG sort un article intitulé "Sauvons la Globalisation et la Technologie d'elles-mêmes" où, comme Ars, ils esquissent le potentiel "auto-destructeur" des tendances actuelles.

Il y a comme un momentum.

 

Revenir aux réflexions prospectives menées dès 2005 par Ars Industrialis me paraît donc très pertinent. Car elles reposent sur des réflexions philosophiques traversant d'une part le temps et, d'autre part, l'économie, la finance, la sociologie, la technologie, l'éducation, les médias, le monde des affaires, l'industrie et la politique. Ce cadre d'analyse nous procure 3 outils rigoureux pour comprendre et influencer notre devenir au-delà des effets de manche court-termistes :

  • La prospective et l'analyse de tendances lourdes et structurantes ;
  • L'observation attentive de signaux faibles qui permettent de confirmer et ajuster ces tendances ;
  • Le besoin de cadre, de gouvernance et de Politique

pour tirer parti des innovations en ce qu'elles ont de meilleur, sans nuire à ce que nous avons mis, chaotiquement, des siècles à construire.

 

Sans griller les étapes, sans passer trop vite à l’État futur et aux prescriptions, essayons donc de nous entendre et de partager sur les constats.

 

Sous une forme originale et en 1mn30, voici donc l'analyse d'Ars Industrialis sur le devenir du Savoir et de l'Emploi.

 

J'attends avec plaisir vos commentaires. Pensez à brancher le son de la vidéo.