Épiphylogénèse

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Épiphylogénèse.

 

 

La phylogénèse est la genèse de l’espèce (ou plus généralement du phylum), son étude dessine un arbre évolutif (parfois un corail, parfois un rhizome).

 

L’épigénèse désigne aujourd’hui l’ensemble des facteurs de développement (ontogénèse) qui ne sont pas génétiques[1].

 

L’épiphylogénèseest un néologisme forgé par Bernard Stiegler qui désigne l’ensemble des facteurs d’évolution de l’espèce humaine qui ne sont pas génétiques. L’épiphylogénèse est un processus lamarckien d’évolution (elle suppose l’hérédité de l’acquis).

 

Les trois mémoires. Il y a trois mémoires : 1) la mémoire germinale ou génétique (votre génome) ; 2) la mémoire somatique nerveuse ou neurologique (vos souvenirs) ; 3) la mémoire épiphylogénétique, qui n’est ni génétique, ni somatique, mais qui est constituée par l’ensemble des artefacts et des prothèses techniques (votre milieu technique). La mémoire épiphylogénétique est un passé hérité qui n’a pourtant pas été vécu. C’est cette troisième mémoire qui nous intéresse car c’est elle qui constitue le propre de l’humanité.

 

Hominisation. L’épiphylogénèse nomme ainsi l’hominisation (l’évolution humaine). Il n’y a pas d’hominisation là où l’individuation n’est que génétique : l’hominisation est l’extériorisation fonctionnelle des expériences individuelles. L’hominisation est technique, et l’hominisation technique est la poursuite de la vie par d’autres moyens que la vie.

 


[1] L’épigénèse est un terme d’histoire de la biologie qui désigne une théorie qui s’opposa au préformationnisme : là où la seconde croit en la préformation de l’adulte dans le germe, la première, ultimement croit en la genèse d’un être qui ne se préexiste sous aucune forme (ce qui signifiait au XVIIe et XVIIIe siècle : accorder un pouvoir génétique aux « causes secondes »).