DEBATS MEDIAPART

Ce sera le lundi 4 mai, sur Mediapart, diffusé en direct sur notre site de 16 h à 22 h: débats, interpellations, chroniques, chansons, duplex pour une opération exceptionnelle «Six heures contre la surveillance». A la veille du vote solennel des députés sur le projet de loi sur le renseignement, il s'agit de fédérer et relayer toutes les initiatives, de donner la parole à tous ceux qui s'inquiètent ou refusent un texte qui menace nos libertés individuelles et collectives.

Un nouvel acteur de poids vient de rejoindre le mouvement de refus de ce projet de loi du gouvernement sur la surveillance: il s'agit de la Fondation Mozilla, qui développe le navigateur Firefox. « Nous sommes particulièrement préoccupés par l'installation de “boîtes noires” au sein des infrastructures des fournisseurs de services de communications », dit entre autres cette fondation (lire son communiqué ici). Mozilla rejoint ainsi la longue liste des acteurs de l'Internet qui s'inquiètent de la mainmise des services de renseignements, sans réel contre-pouvoirs et recours judiciaires, sur les fournisseurs d'accès, les hébergeurs et les grandes plateformes. 

Près de 800 acteurs du numérique, parmi lesquels OVH, le plus grand hébergeur français, mais aussi Mediapart, ont signé un appel intitulé « Ni pigeons, ni espions ». « Nous, acteurs du numérique, sommes contre la surveillance généralisée d'Internet », dit cet appel, « mettre Internet massivement sous surveillance, c’est ouvrir la porte à un espionnage incontrôlable, sans aucune garantie de résultat pour notre sécurité. »

Outre ces acteurs et les associations de défense de nos droits numériques (la Quadrature du Net, l'Observatoire des libertés et du numérique) qui, toutes, dénoncent ce texte, outre les autorités administratives indépendantes (CNIL, CNNum, CNCDH, Défenseur des droits) qui ont multiplié les réserves ou oppositions, les citoyens commencent massivement à se mobiliser. Une pétition en ligne exigeant le retrait du projet de loi a déjà recueilli 115 000 signatures le 24 avril à 12 heures.

Mediapart, depuis le début de l'examen parlementaire de ce texte, n'a eu de cesse d'en souligner les dangers pour nos libertés individuelles. Lire ci-dessous :

Loi sur le renseignement: un attentat aux libertés, par Edwy Plenel
Notre dossier complet: les Français sous surveillance

Lundi 4 mai, nous organisons donc « Six heures contre la surveillance ». De 16 h à 22 h, Mediapart diffusera en direct et sans interruption débats, interventions, chansons, chroniques. Nous rendrons également compte en direct, en vidéo, audio et photo, du rassemblement qui débutera lundi à 18 h 30, place des Invalides, à Paris. Ce rassemblement est appelé par dix-huit organisations, qui participeront aussi à notre opération « Six heures contre la surveillance ».

Les organisations qui appellent au rassemblement le 4 mai à 18h30, Place des Invalides.Les organisations qui appellent au rassemblement le 4 mai à 18h30, Place des Invalides.

L'appel de ces organisations peut être lu ici. Il dit en particulier :
« Ce projet entérine les pratiques illégales des services et met en place, dans de vastes domaines de la vie sociale, des méthodes de surveillance lourdement intrusives. Le texte donne aux services de renseignement des moyens de surveillance généralisée comparables à ceux de la NSA dénoncés par Edward Snowden, sans garantie pour les libertés individuelles et le respect de la vie privée. »

Durant ces « Six heures contre la surveillance », Mediapart ouvrira ses portes à tous ceux qu'inquiète ce texte. D'ores et déjà, plus de vingt personnes et représentants d'associations, d'autorités administratives, de syndicats, des parlementaires ont donné leur accord pour participer à cette opération. D'autres invitations ont été lancées. Et Mediapart s'associe par ailleurs à l'opération « 24 heures avant 1984 » (voir leur page Facebook ici).

Ces « Six heures contre la surveillance » seront animées par Frédéric Bonnaud, Edwy Plenel et l'ensemble de la rédaction de Mediapart. Ci-dessous, la liste des premiers intervenants qui ont répondu favorablement à notre demande (bien d'autres noms s'ajouteront d'ici le direct de lundi à partir de 16 h et jusqu'à 22 h).

Acteurs du numérique :
Laurent Chemla (cofondateur de Gandi)
Tristan Nitot (fondateur de l'association Mozilla Europe et membre du Conseil national du numérique)
Philippe Aigrain (la Quadrature du Net)
Bluetouff (hackeur et co-fondateur de Reflets)
Benjamin Bayart (French Data Network)
Thomas Guenolé (politologue, initiateur d'une pétition citoyenne contre le projet de loi)

Associations :
Dominique Curis (Amnesty France)
Adrienne Charmet-Alix (La Quadrature du Net)
Clémence Bectarte (Fédération internationale des droits de l'homme)
Pierre Tartakowsky (Ligue des droits de l'homme)
Christophe Deloire (Reporters sans frontières)

Syndicats :
Laurence Blisson (Syndicat de la magistrature)
Florian Borg (Syndicat des avocats de France)
Anthony Caillé (CGT Police)
Eric Beynel (Union syndicale Solidaires)

Politiques et personnalités :
Mathieu Burnel (activiste, proche du « comité invisible »)
Laurence Parisot (ancienne présidente du Medef)
Pouria Amirshahi (député PS)
Aurélie Filippetti (ancienne ministre de la culture, députée PS)
Isabelle Attard (députée Nouvelle Donne)
Sergio Coronado (député EELV)

Et participeront également plusieurs chroniqueurs :

Jérémie Zimmermann, en duplex depuis Berlin
La Parisienne Libérée
Bonjour Tristesse

D'ici le 4 mai, Mediapart prépare d'autres initiatives. Les invitations sont lancées. Retrouvons-nous le 4 mai – 16h/22h – pour la défense de nos libertés sur Mediapart et place des Invalides.