Assemblée générale d’Ars Industrialis 2019

Assemblée générale 

d’Ars Industrialis



le 17 mai 2019 de 17h30 à 20h

Maison des associations, 

25 rue Lantier, Paris 17è

 

Nous vous informons que l’assemblée générale d’Ars Industrialis se tiendra le 17 mai prochain à la maison des associations, 25 rue Lantier, Paris 17è, de 17h30 à 20h.



L’association Ars Industrialis a été créée au mois d’avril 2005, à la veille du referendum sur le projet de Constitution européenne. Elle s’est définie comme une association internationale ayant vocation à repenser le projet européen – à l’issue d’un scrutin majeur et fortement « clivé » qui vit la victoire du « non ». (Il y avait parmi les fondateurs d’AI trois « nonistes » et deux « ouiistes », et nous avions aussi créé cette association pour ne pas nous fâcher).



L’analyse que nous avancions alors était que l’Europe, comme Union Européenne, et non seulement comme marché, ne trouverait sa nouvelle place dans la dynamique mondiale qu’à la condition de réinventer une politique industrielle des technologies de l’esprit, alternative au modèle issu du pur consumer capitalism, et cultivant le noûs, c’est à dire ce qui constitue les facultés noétiques inférieures et supérieures, mais en développant une politique des technologies rétentionnelles hypomnésiques que sont les industries analogiques et numériques.



Quatorze ans plus tard, tandis que les effets ravageurs de ces technologies sont désormais parfaitement avérés, nous sommes à la veille d’un scrutin européen qui promet d’être désastreux, cependant que le GIEC accorde une décennie à l’humanité pour se ressaisir, que les Etats-Unis sont gouvernés par Donald Trump synthétisant le reality show et le social-networking, que la Chine devient la première puissance mondiale, que les Gilets Jaunes donnent le la de contradictions sociales de moins en moins supportables qui travaillent au corps les dissociétés hyperindustrielles, que la jeunesse européenne voudrait s’emparer de son avenir, et que le Rassemblement National vient de lancer sa campagne pour les européennes autour du « localisme ».



Moins que jamais il ne s’agit de renoncer à prendre nos responsabilités et à défendre nos idées – notamment quant à la très difficile et pharmacologique question de la localité, elle-même engendrée par le problème exosomatique, qui n’est jamais soluble, et dont les années écoulées n’auront cessé de prouver que ces questions et idées étaient justes – et à les mettre en pratique, comme nous tentons de le faire sur le territoire de Plaine Commune, avec beaucoup de difficultés, mais aussi avec des résultats très enthousiasmants, et cette assemblée générale sera l’occasion d’en faire un compte rendu.



Plus que jamais il s’agit d’être inventif et de se reconfigurer pour faire face à ce qui constitue de toute évidence un état d’urgence absolue. C’est dans cette perspective que, comme ce fut anticipé dès l’académie d’été 2013, en partie consacrée au sens historique du texte où Marcel Mauss évoquait la notion d’internation (cf. 
https://pharmakon.fr/
wordpress/academie-dete-de-lecole-de-philosophie-depineuil-le-fleuriel/academie-2013/), nous avons lancé le 22 septembre dernier, à Londres, et avec le soutien des Serpentine Galleries et de Hans Ulrich Obrist, le groupe Genève 2020, dont vous trouverez une description ici : https://internation.world.



Au cours de cette AG, nous vous proposerons de faire évoluer Ars Industrialis en lui assignant comme vocation le soutien à la constitution d’une internation pour faire face à l’Anthropocène, et fondée sur les analyses avancées par ce groupe, en particulier quant aux propositions théoriques concernant l’économie et quant à une méthodologie d’expérimentation territoriale capable de répondre dans l’urgence aux défis que constituent les recommandations du GIEC, ainsi que de nombreuses autres études, aux exigences récemment exprimées par la jeunesse européenne, mais aussi australienne, et en divers autres régions du monde, et à ce que revendique le mouvement dit des Gilets Jaunes. 



Nous y débattrons également du « localisme » marinelepéniste.



Bien cordialement,



et pour le conseil d’administration



Bernard Stiegler