Technoscience

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Technoscience
 
 

Ce vocable, qui n’a guère plus de trente ans, cherche à signifier la non-séparation de la science et de la technique (qui doivent cependant rester distinguésx[1]). En un mot, il signifie que le milieu de la science (au double sens de l’environnement et du medium) est technique.

 

La technoscience, cela signifie aussi que la science est de plus en plus systématiquement requise par l’économie.

 

Aperçu historique. Grossièrement, il existe trois périodes scientifiques. 1) La science antique, coïncide avec la philosophie ou l’ontologie régionale ; 2) La science moderne (soit, selon Koyré, la mathématisation du monde et la géométrisation de l’espace) reste radicalement différente de la technique (même si Galilée utilise scientifiquement la technique, sa science reste opposée à la technique). Les instruments ne sont pas encore pensés comme milieu instrumental constituant un troisième terme (intermédiaire) qui va venir modifier la situation 3) La science contemporaine, produite par la mutation industrielle, est symbolisée par la rencontre de James Watt (ingénieur) et Matthew Boulton (entrepreneur). La science contemporaine n’est plus la science moderne en ce qu’elle a intrinsèquement affaire à l’industrie. Il ne s’agit plus de décrire ce qui est, mais de faire advenir ce qui devient : faire accoucher le monde de sa transformation. Par exemple, la nanoscience et d’emblée une nanotechnologie.

 

Phénoménotechnie. C’est un concept forgé par Gaston Bachelard qui signifie que le phénomène scientifique est constitué par la technique (s’oppose à la phénoménologie qui stipule que le phénomène précède en droit tout objet du monde, et donc l’objet technique lui-même qui appartient au monde).

 

 

 


[1] Il faut cesser d’opposer la science et la technique, mais il faut continuer à les distinguer. La science ne se réduit pas à la technique, la science à un rapport fondamental à l’idéalité (ces idéalités ne sont plus des essences, mais des devenirs ; l’objet scientifique est par structure un objet qui n’existe pas (l’objet existant, c’est l’objet technologique que produit par exemple la technoscience). Une idéalité scientifique ne coïncide pas avec le réel mais l’excède ; c’est le réel qui devient possible (i.e ce qui gouverne l’être, c’est le devenir).