Novantura, la nouvelle aventure des savoirs et du travail

Publié par aferro le 11 Novembre, 2005 - 17:09
Version imprimable
Société cognitive, formation tout au long de sa vie, centration sur l'apprenant'réalité et marketing social se croisent ses dernières années, complicesles technologies de l'information et de la communication.
On tend à nous faire croire que l'individu serait de plus en plusacteur de son évolution personnelle et professionnelle via le faitd'être un « s'apprenant » (une belle expression comme seuls nos amisquébécois savent en faire).
En France, la réforme de la formation professionnelle, la VAE, le DIF,semblent nous confirmer cet état de grâce formatif qui permettrait àtout individu de prendre sa place dans la société.

Magnifiques perspectives, sauf que'

Sauf que la relation au travailcontinue à être victime d'une désaffection progressive, et les jeunesgénérations n'y voient trop souvent qu'une obligation alimentaire ou lapossibilité de trouver leur place au soleil, moyen de survie ou devalorisation narcissique. Sauf que, malgré un temps de travail réduitde moitié en un siècle en France, les études montrent que le sentimentde pénibilité, le stress, ne s'est pas du tout réduit, bien aucontraire.

Qu'est ce qu'il se passe ' Nous postulons que lessociétés dites cognitives sont aussi les plus consommatrices de bien,les plus grandes prédatrices de ressources matérielles, et doncaujourd'hui les plus dépendantes d'une exigence de qualité, d'un plusde compétences, pour se garantir une croissance économique, face aumiracle économique asiatique et chinois en particulier. Il faudra alors« réagir en temps réel », « granulariser les compétences », « augmenterla compétitivité », « se développer à l'international »'.

Terrible paradoxe que celui d'une société où le savoir « centrésur l'individu » n'est qu'un élément de choix d'une guerre économique. Que cet individu n'ait pas d'autre liberté que de déterminer sa façon de servir de chair à croissance.

Terrible paradoxe que cette neo-taylorisation positionnant l'individudans un processus économique d'une effarante complexité, dont le senslui échappe, alors que cette même prédation produit comme message uneincitation à la valorisation de ses désirs, dans une valorisation du «moi » réduit à un « ça » pulsionnel.

Est-il possible dans cette situation ne pas voir l'incohérence éthiquedes discours sur les savoirs et notamment dans la formationprofessionnelle ' Cette centration pédagogique sur l'individu, avec sesparcours individualisés, personnalisés, faudrait qu'elle soit asservieà un système de production de bien et de services qui soit la négationmême du processus auto-créatif de l'homme, qu'elle soit asservie à uneidéologie économique privée de sens éthique, arraisonnant le monde àdéfaut de savoir le raisonner '

Comment s'étonner alors que dans cette société de l'opulence les humains soient de plus en plus nombreux à « péter les plombs »,à trouver dans les absences pour maladie, les anxiolytiques et lesantidépresseurs, les nouvelles formes plus ou moins fréquentables despiritualité, une mise à distance de que qui les ronge au quotidien, ycompris dans leur activités professionnelles '
Comment s'étonner de cette désaffection pour le travail vécu comme un élément de survie ou de revanche sociale '

Décidément, société cognitive n'est pas synonyme de société plus juste.Au contraire, même quand les indicateurs de croissance sont au beaufixe, la grande pauvreté ne cesse d'augmenter.
Peut-être faudrait-il changer d'indicateurs pour définir la croissance '
Et pourtant'. Pourtant un autre monde est possible.Possible, nécessaire' et même souhaité par nos concitoyens désemparés.Non, le boom des créations d'entreprise n'est pas seulement lié audépit d'une impossible réintégration dans le salariat. Il y a pourbeaucoup la volonté de se réapproprier du sens de leur travail.

Non, les Français n'aiment pas particulièrement les grandes entreprises « racheteuses », fusionnantes et délocalisantes , ni leurs patrons. Ils sont en revanche attachés à leurs petites entreprises et à leur artisanat.

Oui, de plus en plus de français sont sensibilisés à la notiond'entreprise éthique, à tel point que des grosses entreprisesreprennent à leur compte ce terme dans leur stratégie marketing oninvestissant sur des actions vitrines pour légitimer leur « éthique ».
Oui, de plus en plus de français sont sensibles à des possibilitésd'alternative économiques, de modalités solidaires de travail, decommerce équitable.
Oui de plus en plus de Français voudraient, sans trop pouvoir leformuler, le conceptualiser, le vivre, un changement économiquegénérateur de moins de souffrance psychique pour tous et de moins depauvreté pour les plus démunis.

Novantura existe à partir de ces réflexions, de ces intentions, de ces désirs, de ces actions de terrain.

Le projet Novantura est résumé dans la phrase « la nouvelle aventuredes savoirs et du travail » est simple. Le discours sur la connaissanceet sur les apprentissages et les modalités de travail de la plupartd'entre nous en France sont schizophrènes.
Parler de centration sur l'individu qui apprend et lui enleversa finalité « d'être de production » dans l'utilisation de cetapprentissage relève d'une pensée au mieux très mal pensée, au piredémagogique.

Novantura 'uvre à associer la société cognitive, notamment lespratiques modernes de formation intégrant la distance et lestechnologies de l'information et de la communication, à l'émergenced'une économie d'acteurs conscients de leur propre action sur le mondepar le biais de leur travail.
Elle opère en aidant à mettre en cohérence, dans une approcheéconomique humaniste et solidaire, la formation professionnelle, lagestion des ressources humaines et les dynamiques de production debiens et de services.